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Shew In The Place To Be Around The World!

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19 janvier 2011

The long awaited....ma visite chez IKEA

 

Je ne peux m’empêcher de me demander que serait le monde sans IKEA. Certainement un monde triste, sans le fun de la construction de meubles, vous pouvez imaginer ça vous ??? Moi pas… Oui je fais partie de ces gens qui vouent une dévotion sans limites à IKEA. Et surtout à la construction de meubles IKEA, ma grande passion et mon « back-up plan » si un jour je me plante dans mes études. Effectivement, si un jour je ne réussis pas mes études je deviendrais monteuse de meubles IKEA. Ou alors dresseuse d’orques. Mais ça c’est une autre histoire, revenons à New York.

Lundi il y a une semaine alors, je me dirige vers mon lieu de pèlerinage à Brooklyn. Un train, un bus, et me voilà devant la Mecque bleue et jaune. Comme on ne change pas les bonnes habitudes, je suis prête, j’ai ma petite liste des meubles que je dois acheter et je vais droit au but. Un petit tour par le showroom me permet d’économiser quelques 50$ sur un bureau et j’arrive à l’étage de tous les dangers : celui des accessoires ! Petites boites, bougies, bougeoirs, cintres, rangement à chaussures (très important), lampe de bureau et, la grande découverte de cette expédition, le must du must, le top du top : une balance qui fait aussi horloge. A moins que ce ne soit une horloge qui serve de balance. Je sais c’est tellement beau que ça semble difficile à croire et pourtant, la preuve en photo :

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En somme c’est le principe que la cuisiambre, mais en vachement mieux quand même. Grâce à ma balanrloge, Je reste ponctuelle tout en surveillant mon poids (pour ne pas donner raison aux mauvaises langues telles ma mère et ma sœur qui s’attende à ce qu’une fois de plus je rentre de l’étranger plus grosse… oui oui Ôdret et Kikie, c’est bien de vous que je parle !!!).

Après avoir acheté mes multiples paniers, boîtes et autres gadgets, il est temps de charger mes meubles sur mon pauvre chariot. N’ayant pas trouvé entre temps de beau prince charmant au carrosse rutilant et tellement dévoué envers ma personne qu’il aurait accepté de faire ce pèlerinage avec moi (oui je sais, c’est beaucoup demander, mais on a le droit de rêver, non ?), je me suis rabattue sur la livraison à domicile. Pas payable en nature celle-là par contre.

Puis, vint le moment ultime, le couronnement final de cet intense pèlerinage, l’étape la plus importante : le hot dog en plastique !!!! Et là…la surprise fut de taille au moment d’acheter mon hot dog plastique. Pour comprendre ce choc, une petite récapitulation est nécessaire. En Suisse, le hot dog coûte 1CHF. On peut y mettre dessus de la mayonnaise, du ketchup et de la moutarde. Le menu, soit un hot dog et une boisson est à 2CHF. En Allemagne (souvenez vous de Hambourg ou sinon cherchez dans les archives du blog), le hot dog est à 1€, soit techniquement plus cher, et ils rajoutent dessus des gurkeln et des oignons frits et il n’y a pas de mayo. Le menu est logiquement à 2€. Aux Etats-Unis d’Amérique (a.k.a. USA), tenez-vous bien…je ne sais pas si vous êtes prêts pour ce qui va suivre…le hot dog est à…0.50$. Oui vous avez bien lu. 50 centimes pour le hot dog. Avec au choix ketchup ou moutarde. Un demi dollar. MAIS CE N’EST PAS TOUT !!!! Et là, croyez-moi, ça me fait mal au cœur de vous faire mal au cœur. Le menu est à 2$ mais savez-vous ce que contient ce menu ??? Une boisson, un petit paquet de chips et non pas un mais DEUX hot dogs. Oui, je sais, c’est dur à entendre. J’ai failli pleurer en voyant cela. Et pour les sceptiques, la preuve en image :

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(Oui tout le monde m’a regardé un peu bizarrement alors que je prenais une photo du prix des hot dogs mais mon sens du devoir est plus important que tout…) Enfin, une dernière précision, la fontaine à boisson ne comprend que des sodas de marque et il y a même du Mountain Dew !!! Bref, ce fut une magnifique après-midi passée au temple IKEA de Brooklyn.

Le lendemain, je m’occupe tant bien que mal en attendant ma livraison. Je pars donc tester les délices de Amy Ruth’s, un restaurant de soul food qui a failli me faire comater après coup. Un cornbread à tomber par terre, de délicieuses ribs barbecue, des mac’n’cheese et une petite salade de chou cru (il faut quand même se donner bonne conscience…). Puis, c’est le moment d’extase, l’appel d’un ange, que dis-je d’un prophète : le livreur IKEA. Il me prévient de l’heure à laquelle il viendra me livrer. Quelques heures plus tard, je reçois ma livraison de la part du traineau du Père Noël…pardon, de la part du camion IKEA. Mes colocs ne sont pas là et je ne trouve pas la boîte à outils. Mais rien ne peut plus m’arrêter. J’ai devant moi des cartons entiers remplis de trésors. Pas de tournevis ? Mon couteau suisse fera l’affaire. Comment remplacer un marteau ? Mes Timberland ont un talon suffisamment dur et large pour donner des bons coups sur chaque clou qui tenterait de résister à ma force dévastatrice.

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Deux heures plus tard, ma chambre est complètement installée et il y a un cimetière à carton devant ma chambre :

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 C’est bon je suis chez moi. Depuis lors, j’ai même trouvé des rideaux rouges allant avec le reste de ma chambre et remplaçant les moches trucs violets qui pendaient aux fenêtres !

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Bon ben il me reste plus qu'à trouver des nouveaux draps de lits parce que ceux-ci font un peu...moche dans ma chambre!

 

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12 janvier 2011

Premières journées new-yorkaises

Bon, on est déjà mercredi, ça faite presque une semaine que je suis arrivée mais je suis encore avec le décalage horaire à lutter contre le sommeil le soir et à être réveillée très tôt le matin. Il est 6h30… Alors je me suis dit, je vais alimenter mon blog avec…mon arrivée à New York et le très attendu chapitre sur mon excursion à Ikea (Ôdret, c’est rien que pour toi !)

Jeudi passé donc, je suis partie. Je dois admettre que ce départ a été un peu le stress parce que j’avais encore un papier à rendre pour le vendredi (mais pas une folle envie de travailler), mes cartons à préparer, mes valises à faire et nettoyer mon appartement pour que ma sous-locataire le trouve en bon état. Mais tant bien que mal j’ai réussi à tout bien gérer avant le départ…sauf mon papier ! Et jeudi matin j’étais dans l’avion. Bien entendu comme je dois me racheter une batterie pour mon ordinateur je n’ai même pas pu réellement bosser dans l’avion. Au lieu de ça, j’ai joué à Tetris. Merci Swiss ! Je peux ainsi vous informer qu’il suffit d’un trajet Genève-New York pour transformer une débutante en quasi pro à Tetris ! Dans l’avion, j’ai aussi appris une nouvelle surprenante : les Américains craignent une attaque à la bombe au caca ! Du moins, c’est ce que j’en ai déduit quand le commandant de bord a pris la parole pour nous annoncer que l’immigration américaine demandait notre coopération et qu’il ne fallait pas se réunir en groupes dans l’avion…surtout aux alentours des toilettes. Paranoïa quand tu nous tiens…

Après un voyage sans embûches et sans turbulences, je suis arrivée à JFK. Et là, comme d’hab, l’interminable queue pour passer le contrôle de l’immigration. Quoique, quand j’y pense, en comparaison à la file d’attente dans laquelle j’étais en janvier 2009 à Madrid, c’était rien du tout ! Soit, 45 minutes plus tard, c’est enfin mon tour. J’ai eu toute la file d’attente pour me préparer psychologiquement aux 8'000 questions que l’on vous pose normalement : pourquoi New York ? pour combien de temps ? où logez-vous ? pourquoi là-bas ? connaissez-vous du monde ici ? pourquoi venez-vous souvent à New York ? êtes-vous pote avec Ossama ? quelle est la couleur du cheval blanc de Napoléon ? Et là, surprise. J’arrive au guichet, prête à dégainer mes empreintes digitales et l’agent me dit « désolé, mon service est terminé ». Je le regarde, l’air un peu désespéré, et lui demande si je dois donc aller à un autre guichet. J’ai dû lui faire pitié parce qu’il m’a dit, « bon c’est bon, juste encore vous ». Prise d’empreintes digitales, un tampon dans mon passeport, un sur ma feuille de douane et « enjoy your stay ». Pas de questions, pas de consultations de toutes les pages de mon passeport. Ma réaction : « vraiment ?? ». Et ben oui. Résultat, si vous voulez passer l’immigration sans encombre à New York, allez au guichet du mec qui est sur le point de terminer sa journée de travail.

Je vais comme une grande chercher un chariot pour mettre mes bagages (chariot qui est miraculeusement passé de 1$ il y a environ 5 ans, à 5$, on vous l’a dit, l’économie américaine va mal alors on entube les touristes à sec). Bien sûr, je mets mes 5$ dans la machine et mon chariot se débloque dans une autre file et le temps que j’ai vérifié toutes les files, le temps s’est écoulé et la machine ne m’a pas libéré mon chariot. J’adore. Après avoir demandé à je ne sais pas combien d’employés, je trouve le grand manitou des chariots qui a l’air préoccupé surtout par…en fait absolument rien et il en a rien faire ! Alors je prends mon courage à deux mains et bravement je transporte mes deux valises, mon sac de voyage et mon sac à main toute seule comme une grande. Autant vous dire que j’avais plus de bras. Je sors de l’aéroport et comme le plan et d’aller chercher downtown les clés de mon appartement auprès de ma colocataire et ensuite de partir à Harlem, je sais déjà qu’aucun taxi officiel ne va accepter. En effet, les chauffeurs de taxi new-yorkais sont tendanciellement des gros trouducs. Mais l’arrivée de JFK est pleine de chauffeurs de taxi inofficieux.  Et mon téléphone portable ne marche pas. Super ! S’approche alors de moi une version jeune d’Ousama et m’offre d’utiliser son téléphone pour appeler Mariko, ma coloc. Il m’offre aussi de m’amener jusqu’en ville, prendre les clés et monter jusqu’à Harlem. Je pars donc avec Ousama (qui ne s’appelle pas du tout Ousama, on est bien d’accord).

Je dois avouer que des conduites pitoyables, j’en ai vu des tonnes au fil des ans et des pays. Mais alors lui, je crois qu’il remporte la palme. Il se déporte à gauche ou à droite sans regarder et à au moins quatre reprises, si ce n’était pour le klaxon sonore des autres voitures, on les aurait embouties ! Les bandes d’arrêts d’urgence et les sorties d’autoroute servent de voie de dépassement. Il m’explique qu’il vient des West Indies (Caraïbes) mais qu’il est converti à l’Islam et qu’il est en train de faire un master en loi islamique à l’université Al Azhar au Caire. Il rentre ce matin même du Caire d’ailleurs. Et il m’explique avec un grand sourire qu’aujourd’hui je peux assister au top de sa conduite. Ah d’accord ! Très bavard mon pote à la barbe touffue aime apparemment pas le silence alors il me raconte plein de trucs, comme par exemple quand il me raconte successivement que sa famille le gronde pour être un coureur de jupon et qu’il veut devenir imam. Entre temps, j’arrive enfin à entrer en contact avec Mariko et malheureusement, elle a dû s’absenter du travail, donc mon plan génial de ne pas sortir du taxi (et donc de ne pas sortir mes valises) pour directement continuer à Harlem ne marche pas. J’arrive à destination et j’attends ma coloc dans un bar. Elle arrive, très sympathique, me donne les clés et les explications sur comment arriver à l’appartement etc. C’est là que, ô joie, j’apprends que l’appartement est au troisième étage. Sans ascenseur. Ma coloc part à ses cours du soir, je pars dans l’espoir de trouver un taxi. Autant vous dire que peu de chauffeurs veulent aller à Harlem. Pas parce que c’est dangereux ou quoi que ce soit. C’est juste qu’ils savent qu’ils vont très certainement devoir rentrer à vide, ce qui fait ch*** ces divas. Finalement un taxi accepte de m’amener. C’est Marc le Pakistanais qui m’explique que normalement il ne va jamais à Harlem mais comme je suis jolie, il ne pouvait pas me dire non… Vive ma blondeur ! Haha… Je me débrouille tant bien que mal pour éviter son invitation de m’emmener manger pakistanais (pas que j’aie quelque chose contre la nourriture pakistanaise mais plutôt parce que je ne me vois pas passer une soirée entière en tête à tête avec un chauffeur de taxi chauve dans sa cinquantième année.

Puis arrive Lennox. Et la 121ème rue. Et ma maison ! C’est là que je commence à galérer avec mon trousseau de clés (5 clés quand même) pour rentrer dans l’immeuble avec tout mon fatras. 1ère porte d’entrée. 2ème porte d’entrée. 3 étages (en fait c’est surtout 2 vu qu’ici le premier étage c’est le rez-de-chaussée). Et j’arrive en nage dans mon joli appartement ! Ma chambre est la plus grande, très calme, avec du vieux parquet. J’aime beaucoup. Par contre c’est le typique vieil appartement où on entend les voisins éternuer et passer dans les couloirs mais bon, on s’y fait ! Je m’installe, fais le tour du proprio. L’appart n’est pas sale (quelle émotion…) même s’il pourrait être un peu plus propre quand même. Puis je me mets au travail (pour mon papier ! Et oui, vous l’aviez oublié celui-ci, moi aussi !). Mais rapidement je m’endors sur mon ordinateur…je sais oui pitoyable. Quand j’émerge mes deux colocs sont là, Suhail début de trentaine, Indien, marié, rejoindra sa femme en Floride au mois de mars (j’aurai donc un nouveau coloc) et Mariko, 35 ans, Japonaise, célibataire. Les deux sont très sympas. Je ne veux pas me réjouir trop vite, mais je pense que ça va être une colocation satisfaisante selon mes critères. L’appart est suffisamment grand donc on se marche pas dessus, ils sont au travail la plupart du temps donc en somme je ne les vois que le soir, on discute mais il y a pas non plus le besoin de tout partager (ça fait cinq ans que je vis seule, je suis un peu devenu un ours asociale) et les deux adorent manger (ouééééééééééééééééé !!!).

Vendredi matin, je me réveille et…il neige ! Mais bien sûr, ça change pas grand-chose vu que je suis coincée à la maison à bosser mon fichu papier. J’obtiens du prof un délai de 24 heures. Je passe aussi mon vendredi soir et le plus clair de mon samedi enfermée chez moi. Super week-end, non ? Samedi soir je suis tellement claquée à force de me coucher tard et de me lever qu’à 22h je comate. Mis à part une petite ballade dans mon quartier le vendredi histoire de me chercher une ligne de téléphone américaine, poster mon abonnement général de train (que j’ai si intelligemment oublié de renvoyer avant de partir), et manger un subway, mon premier week-end aura été l’antithèse du prototype du week-end à New York.

Le dimanche, pour reprendre des forces, un peu de shopping s’impose. Puis départ pour Newark pour aller chercher deux sacs remplis de chaussures, de livres et d’habits d’été que des amis de mon beau-père et ma mère qui habitent à Princeton ont eu la gentillesse de m’amener. Au passage, si un jour on vous offre un poste à Jersey City ou Newark, refusez, je crois que j’ai jamais vu des villes aussi moches que celles-ci ! Retour à Harlem en van collectif qui me pose juste devant chez moi et je déballe et finis de m’installer. Lundi matin, un petit peu de shopping et l’après-midi…tadatadatadatadatada (roulement de tambour) DÉPART POUR IKEA !!! Mais ça, ça mérite un poste rien que pour ça… Suite au prochain épisode !

9 janvier 2011

ZE BLOG IS BACK!

5…4…3…2…1…0…LE SHEW BLOG EST OFFICIELLEMENT RÉACTIVÉ !

Il s’en est passé des choses depuis la dernière fois où j’ai écrit. En fait surtout une, mon master en études du développement à l’IHEID qui m’a volé le reste de ma vie ! Une grosse claque pour moi, j’ai pas pu refaire ce que j’avais fait lors du bachelor, soit rien glander tout le semestre et se mettre à bosser comme un animal deux-trois semaines avant les exas. Bon il s’est passé quand même quelques choses, un mois à Cuba en janvier 2010 (pour la 8ème fois quand même…), mon premier salon de l’auto (éreintant), un stage à la mission permanente du Costa Rica devant l’ONU à la section des droits humains (waouh !), mon retour à bosser au Loft (pas waouh...) et un petit voyage New York (où j’ai eu le bonheur de découvrir que 11 heures d’hospitalisation coûtaient 12’000$...merci Medicaid !), République Dominicaine et Puerto Rico (mon nouvel amour). Et puis quand même, la grande surprise de ma vie, à l’IHEID je me suis fait plein d’amis (pas comme à l’Unil), des gens mortels.

Mais maintenant mon troisième semestre de master est terminé, j’ai rendu mon dernier papier hier, eu mon dernier examen le 21 décembre et mon dernier cours le 23 décembre. Et maintenant, je suis à New York.

En effet, à l’IHEID, le quatrième semestre ne comprend théoriquement pas de cours (à moins que je me sois plantée dans une de mes branches ce semestre, ce qui serait vraiment très…comment dire…ce serait la merde !). Alors la question est : qu’est-ce que je fais à New York ? La réponse : je conduis un travail de terrain pour mon mémoire de master. Autre question : sur quoi est-ce que tu travailles ? Réponse : pfff…c’est compliqué, avez-vous déjà entendu parler de la gentrification ? Non ? Bon c’est parti…

Gentrification : terme anglais, couramment traduit en français par « embourgeoisement », bien que la francisation du terme soit de plus en plus acceptée. Je vois que je l’avais expliqué dans mon dernier post mais bon, pour le fainéant, je ré-explique. La gentrification c’est en somme quand des investisseurs commencent à…investir dans des quartiers à bas revenu. Les logements sociaux sont peu à peu transformés en joli (et chers) condominium pour une classe plus aisée qui vient peu à peu s’installer dans ces quartiers. Les commerces plus onéreux viennent eux aussi s’installer dans le quartier, puis les prix à la consommation flambent et les personnes qui résidaient dans ces quartiers depuis des générations se voient contraints de partir car ils n’ont plus les moyens d’y vivre. Tout un tas de sympathiques pratiques accompagnent ce processus. Par exemple, aux Etats-Unis, les propriétaires n’ont pas le droit de mettre à la porte les locataires. Mais bien sûr, les propriétaires se rendent compte que cet appartement qu’ils louent 500$, ils pourraient dorénavant le louer 2000$. Alors ils laissent tomber l’immeuble en ruine en espérant que les locataires s’en iront. Souvent ça marche. Des fois, comme dans l’histoire que je vous avais relaté sur ce blog il y a un an, la communauté se mobilise et parvient à freiner ce processus.

Depuis que j’étais allée à ce concert au Bronx (voir le poste du 13 août 2009), j’avais eu envie de travailler sur ce sujet parce que ce j’avais vu m’avait profondément choquée. De même le harcèlement du NYPD quand je partais de ce concert est assez typique d’une zone gentrifiée. En effet, pour « protéger » les nouveaux arrivés contre les « méchants-sauvages-et-surtout-pauvres-et-sûrement-noirs-ou-latinos », ces quartiers voient l’arrivée massive de la police qui distingue bien ceux qu’elles protègent des autres et automatiquement, la brutalité et le harcèlement policiers augmente. Trois semestres ont passé depuis. Et quand il a fallu choisir mon sujet de mémoire, j’ai sauté sur l’occasion. J’ai donc décidé de travailler sur la gentrification et la résistance communautaire. Et comme je ne rate jamais une occasion de partir de Suisse, j’ai décidé de venir faire un travail de terrain à New York. Pourquoi New York ? Parce que j’adore cette ville et aussi parce que c’est une ville où il y a pas mal d’activisme contre la gentrification. D’ailleurs la gentrification s’observe très facilement aux Etats-Unis parce que, contrairement à l’Europe où les ghettos furent construits en dehors de la ville, aux Etats-Unis, ils apparurent dans le centre même des villes, car c’est là que se trouvaient les usines où travaillaient les habitants des ghettos.

Cet été je suis donc allée à New York pour prendre contact avec des organisations communautaires qui se mobilisent contre la gentrification. Et maintenant, il ne me reste « plus qu’à » collaborer avec elles et écrire mon mémoire.

Bon j’ai décidé de ne pas écrire des articles trop longs cette fois, alors je continuerai au prochain épisode et en attendant, je vais aller dévorer un bol de Capt’n Crunch ! YUMMMMMY !!!!!

13 août 2009

Escapade à New York et Washington DC

En juillet, je me suis offert une petite escapade à New York et à Washington. En effet, quand on voit qu’il y a des offres de billets d’avion pour 380$, comment résister ? J’ai donc quitté Bogotá le jeudi matin à l’aube en direction de New York City. Mon ex-boss en Suisse me prêtait son appartement à New York, ce qui fait que je n’ai même pas eu besoin de payer un hôtel ! Le mieux dans tout ça et que l’appartement de mon boss se situe…dans la Plaza Hotel ! En effet, il y a la partie hôtel et la partie résidence privée. L’appart n’est pas meublé parce que mon chef envisage de louer l’appart mais qui se plaint de dormir sur un matelas gonflable quand tu te situes à l’angle de la 5th Avenue et de South Central Park, au cœur de Manhattan ?!?! En arrivant, tard, je me suis baladée dans les alentours, histoire de manger quelque chose, et New York de nuit, en plein été...il fait un climat délicieux !

Le lendemain je suis partie directement direction Macy’s, je suis vite allée faire ma carte de réduction de 10% (vive le Duty Free Shopping !) et je me suis mise à shopper ! Puis en début d’après-midi j’ai retrouvé…OLGA !! Et oui, la même Olga qui m’avait rendu visite à Hambourg, on s’est retrouvée à New York. En effet, tous les étés elle va pour environ un mois comme fille au pair dans une famille du New Jersey. L’occasion était trop belle, on s’est donc retrouvée. Sa sœur et une amie de sa sœur étaient aussi avec elle. Elles ont toutes halluciné quand elles ont vu où elles allaient passer la nuit ! On a posé les affaires à l’appartement, puis on s’est promené sur la 5th Avenue. Nous sommes montées tout en haut du Rockfeller Center où ils ont installé des terrasses panoramiques avec une vue à couper le souffle sur tout Manhattan. Après quoi nous avons passé à Times Square avant d’aller souper à Little Italy. Nous sommes passées à l’hôtel après quoi Olga et moi sommes sorties dans une boîte super sympa près du Plaza. Après un Cosmo (NYC oblige), nous avons découvert l’hospitalité new-yorkaise, soit tout le monde t’invite à se joindre à leur table et à boire des verres avec eux, bref, pas à se plaindre !!

Le lendemain, après peu d’heures de sommeil, nous avons fait halte dans une épicerie pour acheter de quoi bruncher à Central Park ! Je dois admettre qu’il y a peu de choses aussi agréable en un samedi ensoleillé que de bruncher à Central Park ! Puis, Olga, sa sœur et l’amie de sa sœur sont parties faire un peu de tourisme dans Manhattan avant de repartir en direction de New Jersey. Quant à moi, je suis partie en direction du Bronx où, grâce à Facebook, j’avais appris que l’un de mes groupes préférés, Rebel Diaz, allait se produire dans une sorte de festival-barbecue. Je dois avouer que cet après-midi dans le Bronx a été l’un de mes moments préférés de ce voyage. Pour cela, il me faut un peu situer les circonstances.

Aux Etats-Unis, un phénomène important est en marche. Je ne sais pas s’il existe un équivalent en français, en anglais, il s’agit de « gentrification ». Qu’est-ce que cela signifie ? Gentrification c’est, en gros, quand de plus en plus de personnes avec un revenu moyen à élevé viennent s’installer dans des zones traditionnellement à bas revenu. C’est arrivé à Harlem, c’est en train de se passer dans le Bronx et à Brooklyn aussi. Quelles sont les conséquences ? Les entrepreneurs commencent à voir un potentiel économique dans ces quartiers. Ils viennent acheter des terrains et construire des habitations d’un niveau supérieur. Cela fait automatiquement augmenté le prix de la vie dans le quartier, forçant les habitants « originels » à quitter les alentours et chercher un autre endroit où vivre, avec des prix en relation avec leur niveau de revenu. Cela a eu des conséquences dramatiques pour un grand nombre de familles. Et ce processus est en cours partout aux Etats-Unis et cela s’observe ailleurs, comme par exemple ici en Colombie ou encore un peu partout en Amérique Latine.

Dans ce quartier du Bronx où je suis allée, la gentrification est une réalité flagrante. On peut voir côte à côte des grands bâtiments en brique rouge à moitié délabré à côté de jolies petites maisons-cottages avec petit jardinet et gardes de sécurités devant. Or il se trouve qu’à l’angle de l’une de ces rues, se trouvait une sorte de parc sauvage avec un gros caillou/rocher. Cet endroit était une place de jeu improvisée pour les enfants et une sorte de lieu de réunion pour les habitants du quartier. Des entrepreneurs locaux s’étaient mis en tête d’acheter ce terrain pour y construire des jolies habitations. La population locale s’est alors mobilisée. L’affaire est allée devant les tribunaux et la population a obtenu gain de cause. Les entrepreneurs n’ont pu acheter le terrain et les habitants ont transformé ce parc sauvage en un véritable jardin public. Le grand rocher est toujours là, le parc est entouré d’une barrière qui le délimite clairement. Dans cette zone à grande majorité latino, les mères et grand-mères ont fait planter différentes sortes de plantes aromatiques des quatre coins de l’Amérique Latine. Ils ont installé une petite serre, il y a quelques tables et des bancs ainsi qu’une petite bâtisse qui sert à entreposer du matériel. Sur le rocher a été installée une petite scène. Ce jour-là, c’était concerts et barbecue gratuit, avec donation volontaire pour aider à construire de vraies toilettes. C’était en commémoration du premier anniversaire de la victoire du peuple sur les entrepreneurs !

Ce qui m’a beaucoup touché c’est l’harmonie et la bonne ambiance qui régnait dans ce jardin cet après-midi. Littéralement il y avait des familles entières, j’aimerais dire de 7 à 77 ans mais la vérité est qu’il y avait même des beaucoup plus jeunes et peut-être même des plus âgés. Les bébés, les enfants, les jeunes, les parents, les grands-parents, tout le monde était réuni. Plusieurs artistes locaux de hip hop et de soul se sont présentés. Contrairement aux idées reçues, même les grands-mères dansaient au son du hip hop. Bien que je sois arrivée seule, j’ai vite fait la connaissance de plusieurs personnes qui m’ont vite fait sentir comme si j’étais chez moi. Il y avait aussi des représentants des Black Panthers et l’un des membres originaux du RockSteady Crew, j’ai nommé Popmaster Fabel ! C’était vraiment un super après-midi. Entre les différents groupes des gamins prenaient le micro pour pousser la chanson, que ce soit Daddy Yankee ou le générique de Bob l’Eponge ! Je pense que c’était aussi un bel exemple de comment les communautés, en s’unissant et en se mobilisant, peuvent donner l’impulsion pour de bons projets. Et de voir toutes ces personnes, d’origine et d’âges variés, passer tous un bon moment ensemble, ça m’a réellement touché. De voir aussi que dans certains endroits, des personnes ont dépassé les préjugés négatifs liés au Hip Hop m’a rendu fière de faire partie, d’une manière ou d’une autre à cette culture, à ce mouvement qu’est le Hip Hop. Ce qui est intéressant aussi, c’est que ce sont des groupes de rappers qui avaient pris la tête du mouvement pour défendre ce rocher et ce parc sauvage. Et aujourd’hui, des groupes comme Rebel Diaz continuent de faire un travail remarquable pour les communautés défavorisées à travers les Etats-Unis. Je pense que c’est vraiment génial de voir comment malgré la dégradation d’un certain genre de rap de par son hyper-commercialisation, certains restent fidèles à son but originel qui est celui de la dénonciation et assument leur rôle d’être la voix des sans-voix, les porte-paroles des exclus et des oubliés. Enfin, je m’emballe un peu, mais je ne peux pas parler de quelque chose qui me passionne autant sans m’emballer !

Quand je suis partie du jardin communautaire à la fin de l’après-midi, j’avais environ 8 blocs à marcher jusqu’à la station de métro. Je commençais vraiment à avoir la tête dans le cul, n’ayant quasiment pas dormi la nuit précédente. Je me mets donc en marche, sur un axe principal, avec plein de monde et vraiment en rien menaçant. Je vois une camionnette du NYPD parquée sur le bas côté. Quand je passe à leur hauteur les flics m’interpellent. Ils me demandent si tout va bien parce que apparemment, selon eux, je tirais un peu une drôle de tête. Je leur réponds que oui, et je m’apprête à partir. C’est là que commence alors l’interrogatoire. Où vous étiez ? Pourquoi ? Vous êtes pas d’ici ? Comment alors si vous n’êtes pas d’ici vous avez su qu’il y avait un concert dans le Bronx ? Vous êtes sûre que vous étiez à un concert ? Nous n’avons pas entendu parler d’un concert dans les environs… Etant donné que Rebel Diaz vient de gagner son procès contre le NYPD et les brutalités policières, je me suis dit que c’était pas la meilleure des idées de leur donner trop de détails. Je leur ai donc donné une autre adresse et suis restée plutôt évasive. Puis, commence un deuxième genre d’interrogatoire. Vous venez d’où ? Vous parlez le Suisse ? Comment, les Suisses ont pas leur propre langue (pourquoi abruti, les américains ont leur propre langue par hasard ?!?!?!?!?!?) ? Qu’est-ce que vous parlez alors comme langue ? Comment est le climat en Suisse ? Tout ce que j’avais envie de leur dire c’était qu’ils aillent voir ailleurs si j’y étais et de me tirer, mais la réputation du NYPD étant ce qu’elle est, j’ai dû ronger mon frein et rester polie. En plus, dans un quartier comme le Bronx où les populations sont trop souvent victimes de brutalités policières, on ne peut pas dire que j’appréciais d’être vue en train de discuter aussi longtemps avec ces fichus poulets. Mais ce n’est pas fini. Ces gros c**s commencent à me demander si j’ai un copain, jusqu’à quand je suis à New York quand enfin le plus vieux me demande si je ne voudrais pas sortir avec son jeune collègue !!! J’ai cru que j’allais leur balancer 3 claques chacun. J’ai vraiment ressenti, ici à travers d’un exemple, entre guillemets pas grave, comment ces abrutis abusent de leur pouvoir. Enfin, je leur ai dit que j’étais fatiguée et que j’aimerais bien pouvoir rentrer, s’ils avaient bien l’amabilité de ENFIN me laisser partir – après près de 10 minutes d’interrogatoire. Ils m’ont dit que je pouvais partir mais ils se sont quand même senti obligés avant ça de me dire : dépêchez-vous, une jeune étrangère ne devrait pas être dans ce quartier, vous savez pas que c’est dangereux le Bronx ? Cela m’a tellement énervé, surtout après le super après-midi que j’avais passé dans une ambiance géniale, pacifique et conviviale… Je suis donc enfin partie, non sans leur avoir dit avant cela : vous savez, je vis en Colombie et avant ça je vivais au Guatemala, alors croyez-moi, je n’ai aucune raison d’avoir peur du Bronx. Ces deux couillons m’ont vraiment foutu la rage. La première question, je veux bien, ils faisaient leur travail. Mais une fois que je leur ai dit que tout allait bien, que j’étais allée voir des concerts etc., tout cet interrogatoire qui a suivi était purement inutile. En plus, user de leur pouvoir pour finalement m’inviter à sortir…sérieusement ?!?!?!?! J’ai vraiment dû ronger mon frein pour pas les insulter à ce moment-là. Donne un flingue et de l’autorité à une bande d’abrutis et voilà ce qu’on obtient au final : de l’abus de pouvoir.

Bref, je suis rentrée à l’appartement, et j’ai fait une sieste, à 3 heures du matin, je suis partie à la station de bus, vers 4 heures j’avais mon bus en direction de Washington qui partait. En arrivant à Washington, j’ai loué une voiture et suis partie en direction de la Guest House de mon chef, dans les alentours de Washington. Son assistante sur place m’a accueillie et servi un bon p’tit-déjeuner. Puis je suis partie rendre visite rapidement à un ami avant de filer à Columbia, MD, pour assister au Rock The Bells Festival. C’est un super festival de Hip Hop, j’ai vu en concert Buckshot, Slum Village, Slaughterhouse, MOP, Psycho Realm, Common, Talib Kweli et Hi-Tek, The Roots, Techn9ne, Nas, Pharaohe Monch, KRS-1, Pete Rock, Supernatural, Murs, Raekwon…et je sais que j’en oublie ! Mon accès VIP m’a même permis de rencontrer the one and only : KRS-1 !

Après des heures de concert (de 14h à 23h…), je suis rentrée à la maison d’invités de mon chef. Le lendemain matin, diane debout pour rendre la voiture à temps. Puis je suis passée chez Leila pour laisser mes affaires. Leila est une copine que j’ai connue lors de la mission d’observateurs internationaux des élections présidentielles au Salvador. Comme elle était au travail, je suis ensuite partie pour voir les monuments de Washington. J’ai vu la Maison-Blanche (mais de loin parce qu’il faisait tellement chaud et j’étais tellement raide, j’ai eu la flemme), l’Obélisque, un grand nombre de mémorial et j’ai fait une bonne sieste à l’ombre près d’un grand étang. Puis en fin d’après-midi, j’ai retrouvé Leila, on est allées se manger des pizzas divinement bonnes autour desquelles on a refait le monde. Puis on est allée se boire une petite bière avant de rentrer à la maison où on a papoté encore pendant des heures !

Le lendemain matin, Leila est parti au travail, j’ai fait la flemme au lit, et vers midi j’ai pris le bus pour retourner à « la maison » à New York. J’ai laissé mes affaires à l’appart et suis allée faire une dernière ballade et quelques achats de dernière minute. Puis, nostalgiquement, je suis rentrée dormir quelques heures avant de me lever tôt pour reprendre l’avion en direction de Bogotá. J’ai eu la surprise de ma vie : à JFK, au contrôle sécurité, ils n’ont pas vu que j’avais mon couteau suisse sur moi, que j’avais oublié de mettre dans mon bagage en soute ! Et oui, à NY, aux USA où ils sont obsédés par la sécurité dans les aéroports, ils ne m’ont pas laissé passer une bouteille d’eau mais m’ont laissé passer avec mon couteau suisse ! Je transitais par San Salvador où, pareil ils ont rien vu. Malheureusement, lors de mon dernier transit, à Lima, le mec a immédiatement remarqué mon canif et il me l’a confisqué et jeté dans une grand boîte transparente…snif snif…depuis je suis perdue sans mon couteau suisse qui m’a accompagné – et m’a été très utile – au cours des 7 derniers mois…

Mais bon, voilà pour mon escapade américaine qui a été, à mon goût, trop courte ! En plus j’ai moyennement apprécié le choc thermique à mon arrivée à Bogotá. Il fait super froid ici alors que j’ai eu prie chaud à NY et DC. Enfin, c’est la vie ! Et de retour au boulot !

13 août 2009

Visite de mon père

Comme je l'ai déjà mentionné précédemment, mon père est venu me rendre visite pendant une semaine, à la mi-juin. Et comme pour une semaine on n’a pas besoin de prendre beaucoup d'affaire et bien à la place on peut prendre beaucoup de nourriture pour sa pauvre fille qui se trouve dans un pays qui n'y connaît rien aux fromages (les vrais, les bons, les suisses) et aux yoghourts au chocolat et autres délices. Cela fait que j'ai reçu environ 3kg et demi de chocolat, plus d'un kilo de fromage, un paquet de mélange à fondue, une bonne p'tite bouteille de vin blanc, des paquets de röstis au lard tout prêt, des yoghourts au chocolat (yummmmmi!!!), du cenovis et du parfait! et même un p'tit fond de kirsch pour la fondue...la classe, non?

Malheureusement, toutes bonnes choses ont une fin et il me reste plus que du cenovis et un petit peu de parfait ! Sinon, quand mon père est venu me rendre visite, j’ai profité de faire la touriste avec lui dans Bogotá. On a visité le musée Botero et le sublime musée de l’Or où sont exposés des centaines de bijoux et objets en or retrouvés par les archéologues à travers le pays. Nous sommes aussi montés au Montserrate, ce monastère perché en haut d’une des « montagnes » qui bordent l’orient de la capitale colombienne, du nord au sud. Nous avons aussi loué une voiture et sommes partis dans le sud du pays. La Colombie est un pays tellement grand que nous avons passé des heures et des heures sur la route et vu des paysages tous plus beaux et plus variés les uns que les autres. Nous avons tenté d’aller à Tierradentro, l’un des deux majeurs sites archéologiques de Colombie mais notre voiture étant plutôt basse (une Mazda 3) et vu qu’il y avait eu un éboulement en chemin, nous avons dû rebrousser chemin. Nous avons donc continué jusqu’à San Augustin, l’autre majeur site archéologique du pays. Je dois avouer qu’on était plutôt raides après avoir passé environ 14 heures dans la voiture à conduire !

Le lendemain matin, nous nous sommes réveillés aux aurores pour faire un tour en Jeep avec un guide. Nous avons vu El Estrecho del Magdalena, c’est l’endroit où le fleuve Magdalena est, comme son nom en espagnol l’indique, le plus étroit. Nous avons continué jusqu’au Alto de las Piedras et Alto de los Ídolos, deux sites archéologiques classés par l’UNESCO. Nous nous sommes aussi arrêtés à Obando où la population locale a constitué un musée avec ce qui avait été trouvé dans les alentours du village. On peut aussi y voir des reconstitutions de tombes et de caches. Puis nous sommes revenus à San Augustin où nous avons visité le parc archéologique. Il faut savoir que mis à part à Tierradentro, où nous n’avons pas réussi à aller, on ne trouve pratiquement pas de restes de construction. Tout ce qui a été retrouvé en Colombie ce sont des bijoux, des objets usuels, des tombes et des statues, pas de pyramides donc comme chez les Mayas ou les Aztèques et pas de temples impressionnants comme les Incas. C’était cependant très intéressant.

Le lendemain, de nouveau, levé aux aurores pour rejoindre Popayán. Ce qui n’est pas évident au premier coup d’œil sur une carte, c’est que la route entre San Augustin et Popayán n’est pas goudronné. Ce qui, si on observe une carte n’est pas très logique car les deux villes se trouvent à la même hauteur pratiquement sur une carte. Les deux se trouvent sur un axe routier nord-sud qui finissent en cul de sac et il n’y a aucune route goudronnée qui relie d’est en ouest les deux axes… En plus, cette route monte relativement haut en altitude, passe par un páramo (type d’écosystème de très haute altitude où il pleut tous les jours). Bref, les 150km s’annonçaient bien long. En effet, on a mis 7 heures… En faisant en moyenne du 15km/h. Si seulement j’avais eu ma Shew-mobile on aurait pu aller beaucoup plus vite, mais là, avec une voiture basse, le moindre trop, le moindre caillou proéminent se convertit en un danger potentiel ! En vrai, ça a été un voyage plutôt exténuant. Le slalom entre les trous et les endroits trop boueux qui risquent de nous embourber est un véritable sport. Vous ne vous imaginez pas la joie que nous avons ressentie quand nous sommes arrivés sur une route goudronnée !

Vers 13h, nous sommes arrivés à Popayán, une petite ville coloniale. Malheureusement, comme il pleuvait et qu’en plus c’était un jour férié, nous avons mangé, nous sommes rapidement promené pour voir certains bâtiments et avons rapidement repris la route en direction de Cali et de la zone caféière. Une fois de plus nous avons passé par tous les paysages et tous les climats en cours de route. Nous avons passé à côté de Zarzal (Piti, dédicasse !) et avons rejoins Armenia dans la zone caféière. Le lendemain, on a décidé de pas mettre de réveil, ce qui après 3 jours de suite où on se réveille à 4 ou 5 heures est bien mérité. Puis nous avons pris la route pour toute la zone caféière. Nous nous sommes arrêtés dans le charmant village de Salento, puis passé par Pereira et rejoins Bogotá en passant par le plus haut col de Colombie, le Páramo de las Letras. On a fait des dénivelés impressionnant, montant jusqu’à 3100m d’altitude, redescendant jusqu’à 600m, remontant à plus de 2000m redescendant, remontant etc… Pour finalement arriver à Bogotá (2600m) aux environs de 21h…de nouveau 12 heures de route ! Le moins que l’on puisse dire et que l’on aura fait beaucoup beaucoup BEAUCOUP de kilomètres en peu de jours (du samedi matin au mardi soir) mais le grand avantage est que, comme on avait peu de temps étant donné que mon père ne restait qu’une semaine, cela nous a permis de voir beaucoup de pays en peu de temps. Et il faut admettre que ça valait vraiment la peine ! Nous avons vu une diversité de paysages impressionnant. On trouve définitivement de tout en Colombie !

Enfin, de retour à Bogotá, après avoir rempli les valises de café colombien, mon père est rentré en Suisse et je me suis sauvagement attaqué au chocolat et au fromage !

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27 juillet 2009

Return of the Shew - travail....

Salut les lapins crétins et les lapinous fous !

Je sais que ça fait extrêmement longtemps que je n’ai pas réalimenté mon blog. SHAME ON ME ! Mais c’est promis, cette semaine, je rattrape mon retard et me remets à jour ! Au programme, les récits de mon tourisme avec mon père, mon escapade à New York et Washington DC, mis à jour sur mon travail sur place, mon expérience en tant que conférencière-bloggeuse, mes futures escapades en Colombie et aussi et surtout quelques articles sur des sujets plus sérieux tels les déplacés internes et le nettoyage social. On attache donc sa ceinture…et c’est parti !

Depuis mon déménagement et la signature de mon contrat, il s’est passé pas mal de chose. Je continue de travailler pour la corporation Agora avec Myriam et je vais donc les samedis matins à Ciudad Bolívar et Usme pour travailler avec des enfants et des jeunes, entre 5 et 18 ans. Un jour trois des jeunes demandent à pouvoir rapper devant nous. Et là je suis littéralement restée sur le cul, comme on dit en bon français en les écoutant. Ils ont 11 et 12 ans et leur rap est déjà extrêmement politisé : ils parlent de la police qui ne fait, de la corruption qui permet d’acheter jusqu’à la cours suprême, de la FARC, etc. Je les ai fait enregistrer leur chanson sur une instrumental de DJ Premier et j’ai envoyé cette « maquette » à des amis à moi et les deux ont accepté de leur faire une ou deux instrumentales afin qu’ils puissent enregistrer leur chanson et la faire reconnaître. Voici donc la vidéo faites de bric et de broc (mais néanmoins disponible sur dailymotion ET youtube) de la chanson de Talento Felino.

Talento Felino - La Violencia

Après quelques temps, ils m’ont expliqué qu’ils avaient une autre chanson qui était romantique. Je me suis alors dit : chouette, un thème un peu plus joyeux ! Hum…comment dire ? La chanson parle d’une jolie fille – d’où le titre Niña Linda – qui vit avec sa grand-mère parce que son père, sa mère et son frère ont été tués… Et oui c’est bien joyeux tout ça ! Ici, j’avais pas de piste pour la leur faire enregistrer alors c’est la version a cappella.

http://www.dailymotion.com/relevance/search/talento+felino/video/x9zhf5_talento-felino-nina-linda_music?hmz=707265766e657874

L’un d’entre eux, Brayan, est fils de déplacés politiques. Son père a été assassiné avant sa naissance car il avait refusé de rejoindre la FARC avec ses frères et/ou cousins. La mère a dû donc fuir pour éviter que son fils aîné – le frère de Brayan – ne se fasse tuer aussi. A l’heure actuelle, ils ne peuvent pas retourner dans la région de Colombie de laquelle ils viennent (dans la campagne) car sinon, ses deux fils aînés risqueraient de se faire assassiner. Et cela n’est qu’un exemple parmi tant d’autres illustrant la violence du conflit armé interne.

Mis à part ça, mon premier mois de travail a été plutôt tranquille et a été consacré, pour la plupart, à l’élaboration d’une étude comparative sur les gangs états-uniens, les maras guatémaltèques et les pandillas colombiennes. En parallèle, j’ai commencé à accompagner divers groupes qui travaillent avec les jeunes. J’ai commencé avec le groupe Normas de Convivencia qui travaille dans les écoles pour promouvoir les règles de cohabitation et sensibiliser les jeunes. Je suis vite devenue le centre d’attention, à chaque fois on me demande de parler dans ma langue, comment est mon pays, si je suis mariée et plein d’autres questions. Un jour, après que je me sois présentée, alors que toute la classe était en train de chanter, une petite fille, d’environ 7 ans s’est levée et est venue me demander s’il y avait aussi une guerre en Suisse. Je dois admettre que ça m’a laissé sans voix. Entre cet épisode et celui des mes rappeurs de Talento Felino, on ne peut que se rendre compte du fossé énorme entre les enfants et les jeunes d’ici et de ceux de chez nous. Il y a une certaine maturité et la sensation qu’ils sont forcés de grandir trop vite. Cela s’applique surtout aux jeunes de quartiers défavorisés qui sont très vite confronté à la violence et vivent dans des conditions qui les forcent à mûrir plus (trop) vite. Ainsi, Brayan dès l’âge de 7 ans, s’occupaient de ses deux petits frères qui étaient encore des bébés, pendant que sa mère travaillaient – et que le père avait déserté la maison. En effet, alors que son frère aîné, Jorge, allait à l’école le matin, Brayan préparait le petit-déjeuner, lavait et habillaient ses deux petits frères, Ricardo qui avait un an et Juan-David qui n’avait que quelques mois. Ensuite, il préparait le dîner. Dès que Jorge arrivait, Brayan partait pour aller à l’école pendant que l’aîné se chargeait de prendre le relai jusqu’au retour de la mère le soir.

Un autre jour où j’accompagnais le groupe de « normes de cohabitation », nous avons pu observer l’impact de la violence des gangs dans certains quartiers. En effet, en arrivant au collège dans lequel nous avions prévu de leur montrer un film la classe n’était pas là. Ce qui se passe là-bas, c’est que le collège est en travaux d’agrandissement. Ainsi, seule une petite partie des étudiants reste dans le bâtiment principal alors que les autres doivent se rendre plus loin dans des locaux temporaires. Le problème est que le siège principal se situe dans la zone qui est contrôlée par le gang de Pocholos alors que l’un des locaux temporaires est dans la zone des Tablados. Cela avait déjà provoqué des tensions au début de l’année scolaire en septembre dernier mais la situation s’était vite calmée. Toujours est-il qu’un certain nombre de parents avait retirés leurs enfants de cette école. Or, début juin, un Pocholo et un Tablado, tous deux d’une trentaine d’années ont été libérés de prison. Les violences ont repris de plus belle avec un jeune de 14 ans tué d’une balle dans la tête. Dès lors, le local temporaire de l’école a reçu des menaces : professeurs et étudiants étaient menacés de morts. Il a donc fallu réaménager les horaires dans le siège principal pour pouvoir y accueillir ces étudiants. Certains suivent donc les cours de 6h à 9h alors que les autres se rendent à l’école de 9h à 12h. Le pire est que dans ce cas, il s’agit d’enfants de primaires, qui ne font même pas partie de l’un de ces gangs. Seulement ils viennent d’une zone qui « appartient » au gang ennemi. Et le simple fait d’être le frère, la sœur, la cousine par exemple d’un Tablado o un Pocholo suffit pour mettre sa vie en danger. Cela devient tout simplement absurde.

Maintenant que j’ai terminé mon rapport sur les gangs, je vais accompagner de nouveau de temps en temps le groupe « normes de cohabitation » pour parler un peu des gangs, maras et pandillas. Sinon, j’ai été intégrée maintenant à part entière dans le groupe « jeunes en risque et pandillas ». Je fais plus de terrain maintenant et il m’a été confié un nouveau travail qui, je dois l’admettre, m’enchante : je dois écrire un rapport sur la manière dont le hip hop pourrait être inclus dans des politiques publiques destinées aux jeunes en risque et membres de gangs. Je vais aussi devoir formuler des recommandations de politiques publiques. Je suis vraiment contente parce que c’est un sujet qui m’intéresse énormément, je suis indépendante, je travaille plus ou moins comme je veux, j’ai été mise en relation avec deux organisations juvéniles actives dans ce domaine et maintenant c’est à moi de gérer pour prouver que le hip hop n’est pas une activité criminelle – ce qui est une idée largement répandue en Colombie – et qu’il a des capacités mobilisatrices intéressantes ! Donc, au boulot pour le hip hop maintenant !

Sinon, j’ai aussi participé comme conférencière à une Campus Party ici à Bogotá. En effet, j’avais été mise en relation par Renata avec une amie à elle qui participe à l’organisation de cette grande fête. Cela dure une semaine, se déroule dans un équivalent du palais de Beaulieu (pour les Lausannois) et il y a pleins de gamers mais aussi des activités liées aux nouvelles technologies. Il y a donc plusieurs conférences qui ont été avec des blogueurs internationaux et j’ai participé. J’ai donc parlé de mon blog, oui oui celui-ci, le Shew In The Place To Be Around The World – c’est dans ces moments-là qu’on regrette d’avoir donné un nom débile à son blog – et j’ai aussi parlé du Mittwoch Nachmittag, le blog qu’on a en commun toute l’équipe du gymnase ! Alors autant vous dire que c’était la panique parce que j’ai été tellement débordée par mes différents rapports à rendre pour le boulot que je m’y suis prise à la dernière minute – le matin même de la conférence – et c’était juste le jour avant que je parte à New York, donc encore plus le stress ! Mais je m’en suis apparemment bien tirée. J’ai expliqué comment j’essayais de profiter du blog pour parler de trucs un peu plus sérieux des fois, pas seulement écrire des niaiseries et ça m’a permis d’ouvrir la discussion sur la manière dont les blogs  peuvent servir à véhiculer des informations qui seraient censurées dans les médias ou qui tous simplement ne sont pas connues d’autres personnes, dans d’autres pays. Je crois que je ne m’en suis pas trop mal sorties parce que mon public ne s’est pas barré avant la fin et il m’a posé plein de questions donc j’étais plutôt contente. Une fois la conférence terminée, j’ai volé jusqu’à chez moi, pour faire enfin ma valise, terminer les dernières corrections d’un rapport. J’ai dormi 45 minutes, avant de partir à 3h30 du matin pour l’aéroport. J’ai bien dormi dans l’avion, je peux vous assurer ! Mais bon, New York c’est déjà un autre épisode…

9 juin 2009

Appart de rêve et job de rêve

Salut les lapinous fous!

J'espère que vous vous portez tous très bien. En ce qui me concerne, ça va supa dupa cool! Bien que l'appart dans lequel j'étais avec Adriana était très sympa, il était aussi très petit. En bref, pour une sauvage comme moi qui vit seule depuis bientôt 4 ans, ça a vite commencé à me gaver de pas avoir mon espace personnel-privé-rien qu'à moi. J'ai donc décidé de partir à la recherche de quelque chose d'autre, toute seule. Alors que demain cela fera exactement un mois que je suis arrivée, jusqu'à vendredi passé, je n'avais rien trouvé de sympa. Alors que j'allais abandonner mes recherches sur le net, vendredi matin, je tombe sur un site internet qui à l'air d'avoir des appartements meublés super mignon, dans La Candelaria, le quartier historique de la capitale que j'aime beaucoup. Je vais donc le visiter. Et là...c'est l'amour au premier coup d'oeil. Résultat, samedi j'emménageais dans mon nouveau chez-moi. Mon petit nid douillet se trouve dans une super belle vieille maison avec de charmants petits patios. J'ai une cuisine sympa, ouverte sur un salon, un salle de bain avec eau chaude non limitée (contrairement à quand je vivais avec Adriana où il n'y avait qu'un vieux chauffe-eau qui avait une toute petite capacité. Autrement dit, pas possible de se doucher avec de l'eau chaude pendant plus que 2 minutes. Depuis le salon, je monte les escaliers pour arriver à ma chambre. Depuis là, j'ai la vue sur le Monserrate, soit un monastère qui est au sommet d'une des montagnes qui borde la capitale sur toute sa partie occidentale. En plus, j'ai la télé avec cable, internet sans fil inclus et ils me font le ménage deux fois par semaine. En bref, c'est le luxe! Ah oui, et j'ai aussi une petite véranda fort sympathique. En plus, l'appartement est joli et a une déco sympa. On voit qu'ils ont fait un effort, contrairement à beaucoup d'appart meublés qui sont vraiment très horriblement moches!

En somme, depuis que j'ai trouvé cet appart, je suis super heureuse! Et il faut admettre que ça fait du bien d'être seule. En plus c'est super bien situé, dans ma rue y'a plein de petits commerces et toutes les maisons sont super jolies, super antiques. En plus il fait nettement moins froid quand dans la maison de Adriana. Bref, comme vous vous rendez compte je suis contente. Non j'ai pas encore vomi, mais ça ne saurait tarder.... ;)

Non seulement j'ai dorénavant un appart de rêve mais en plus j'ai décroché le job de rêve. Avec Myriam, ma cheffe, nous avons présenté l'un de ses projets au secrétariat de gouvernement de la mairie générale de Bogota. On a bien négocié et, ma blondeur aidant aussi - accessoirement -, on a décroché le contrat. Seulement le contrat décroché ne me permettait pas vraiment d'exercer mes compétences. Mais comme impossible n'est pas Stéphanie, à force de conviction j'ai décroché un contrat avec la secrétariat de gouvernement en tant que consultante pour les Nations Unies!!!! Et oui, vous avez bien lu, je suis consultante pour les Nations Unies auprès de la Direction de la Sécurité de la Mairie de Bogota. Je suis en charge de la problématique de la délinquance et consommation de drogue des jeunes ainsi que celle des gangs. Bref, c'est super intéressant et c'est les Nations Unies! En plus, alors qu'auprès de l'ONG j'étais volontaire, là je suis payée, 2 millions par mois...de pesos. Bref, cela me permet donc de me payer aussi mon appart qui est significativement plus cher que la colocation avec Adriana. C'est un vrai challenge surtout qu'à la fin de mon contrat je vais devoir rédiger des recommandations de politique publique...ça le fait quand même! En tout cas je suis super super contente...je crois que y'a même pas de mots pour qualifier à quel point je suis heureuse! Si avec ça je finis pas secrétaire générale des Nations Unies... Hahaha...

Sinon, les samedis matins je continue à aller avec Myriam dans deux quartiers défavorisés pour avoir des activités avec des enfants/jeunes. Ils sont super motivés et y'en a qui sont vraiment cool. Certains n'arrêtent pas de réclamer que je leur apprenne le français. Par contre j'ai été choquée car trois gamins (entre 10 et 13 ans) nous ont dit qu'ils avaient écrit un rap. Ils nous l'ont rappé et j'étais sérieusement choquée. Alors que ce sont que des enfants, ils parlaient des problèmes avec la police, de l'armée qui tuent les jeunes comme falsos positivos (je vais écrire sur ce sujet pour expliquer ce phénomène...), de la consommation de drogue, etc... J'étais impressionnée! Ce week-end on va les enregistrer et je vais essayer de poster leur chansons - pour ceux qui comprennent l'espagnol.

Mis à part cela, il y a trois semaines en arrière je suis allée au Páramo de Sumapaz. C'est une zone naturelle protégée à plus de 4000m d'altitude (comme il faisait froid). C'était très beau, le genre de paysage un peu lunaire avec une végétation particulière. Il faut que je poste les photos. J'étais avec Myriam, sa fille Myriam Patricia (qui est enceinte) et son mari Léo, son fils Hugo, le mari de Myriam, Ildefonso, leur fils Andrés Felipe et un ami à lui Nicolas. On est allé chez des amis de Myriam qui nous ont cuisiné de la truite, délicieuse et qui abonde dans les environs.

Voili voilou, c'est à peu près tout pour l'instant. Je vais tâcher de prendre le temps d'écrire sur certains sujets d'actualité ici en Colombie. En attendant portez-vous bien! A plussssssssssssssssssssss!    

20 mai 2009

Ma première semaine à Bogota

Adieu c't'équipe!

J'espère que vous vous portez tous bien et que tout se passe bien. Moi ça roule...comme sur des roulettes! Je suis donc arrivée à Bogota la nuit de dimanche à lundi à 1h du matin. Myriam et son mari sont venus me chercher à l'aéroport et m'ont amené chez Adriana, ma nouvelle colocataire.

Premier choc, le climat. En revenant de Cuba où la température n'est pas descendue en dessous de 30 degrés, ben forcément ça fait que je me les caille avec les 15 à 20 degrés de Bogota. En effet, la capitale colombienne est à 2600 mètres d'altitude, ça change de Cuba et du Belize!

La maison dans laquelle j'habite est classée momument historique. L'immeuble a plus de 150 ans. Il y a plein de petits appartement répartis autour de deux patios. Tous les voisins sont jeunes et sympathiques et malgré le froid on vit les portes ouvertes et tout le monde passe chez tout le monde. Il y a même un groupe de rock qui répète dans l'immeuble.

Adriana, ma coloc, psychologue de 30 ans (et aussi née un 12 septembre) est super sympa. Un petit peu maternelle des fois mais très sympa. On vit dans un deux pièce. La première pièce est le salon, avec cuisine ouverte, une petite salle de bain et une mezzanine où dort Adriana. Moi je vis dans l'autre pièce, je dors dans la mezzanine et en bas on a chacune notre armoire avec nos affaires.

Ce qui est vraiment super sympa c'est que je suis dans le centre historique de la capitale, donc c'est très joli, je suis tout près du Parlement, de la Cathédrale, du Palais de Justice et du Palais Présidentiel. En plus, mon quartier, la Candelaría est collée contre los Cerros Orientales qui sont une 3 montagnes relativement haute qui dominent la ville.

La première constatation que je peux faire c'est que la nourriture ici est mortelle. D'ailleurs il faut que j'aille m'inscrire au fitness aujourd'hui sinon je vais rentrer tellement grosse que je serai une petit boule qu'on pourra rouler depuis le haut de la ville jusqu'au lac! Youpiiiie! Partout les gens t'offrent à manger. Le moins qu'on puisse dire c'est que les Colombiens sont très chaleureux et accueillants, ce qui change pas mal du Guatemala. En plus partout dans la rue tu trouves des petites échoppes ou des petits stands qui vendent de super bonnes empanadas ou arepas! Miam miam...

En ce qui concerne le travail, pour l'instant j'ai pas eu grand chose à faire parce que ma cheffe, Myriam, a décroché un contrat à niveau national pour l'un de ses programmes donc elle est en plein dans les papiers. Ce qui est un peu embêtant c'est que tout le monde me demande ce que je fais concrètement et je suis toujours pas capable de le dire :p mais pour dire en gros je vais participer dans en tout cas deux programmes. Les samedis matins Myriam se rend dans deux ghettos pour avoir des activités avec des groupes d'enfants. Sports, activités artistiques ou académiques, le but est de les occuper de manière intelligente. Je vais donc aussi aider Myriam dans ce projet et leur donner des cours soit de français, soit d'anglais, à voir. Sinon, le projet dans lequel je devrais avoir le plus avoir à faire et celui concernant les femmes démobilisées de mouvements armés. Mais comme je vous l'ai dit avant, je vous tiendrai au courant dès que j'en saurai plus!

Hildefonso, le mari de Myriam, travaille pour la mairie de Bogota. Ils ont un projet qui consiste en un support et une aide logistique et financière pour des jeunes délinquants dans les quartiers un peu chauds de Bogota. Ce sont des jeunes entre 14 et 26 ans, consommateurs de drogues et qui font des petits vols à gauche à droite pour se permettre de se payer leur consommation. C'est l'un des rares programmes qui visent à sortir les jeunes de la petite délinquence car en général la plupart sont consacrés à la prévention. Dimanche, j'ai donc accompagné Hildefonso et deux de ses collègues, et nous nous sommes rendus dans un quartier super isolé de Usme, qui fait encore partie de Bogota mais qui est déjà à moitié dans la campagne. Là-bas ils soutiennent des jeunes qui rappent. Je vais tenter de poster des vidéos. Deux rappeurs de Bogota, apparemment assez connus sont venus avec nous. J'ai beaucoup ri quand une des mères s'est exprimée en expliquant qu'elle était préoccupée que son fils s'implique dans le hip hop car c'est une musique de bandits et que son fils a des valeurs morales - le fils qui a une lèvre fendue à la suite d'une baston...hum... Je suis intervenue pour lui expliquer un peu qu'il n'y avait pas de raisons de se préocuper car la culture hip hop véhicule des valeurs positives etc. Comme ça m'a beaucoup intéressé et que les gens de la mairie ont vu que j'avais quelques connaissances sur le hip hop, ils m'ont proposé de m'inclure un peu dans le projet aussi et de les accompagner dans certaines des localités et parler un peu de hip hop. L'un des buts aussi et de les faire traiter de la "conviviencia" et de leur droits dans leur rap pour tenter de les démarginaliser. Comme dernièrement j'ai pas mal lu sur la capacité mobilisatrice du hip hop dans la sphère sociale et politique et bien ils m'ont demandé si j'étais intéressée de parler à ces jeunes. Donc on verra comment cela évolue.

Sinon j'ai rencontré Carolina, une amie de Renata, qui m'a invité à participer à la Campus Party de Bogota, un événement qui dure une semaine, à Bogota, avec des personnes de tout le pays qui parle entre autre des nouvelles technologies. Alors en juillet, je vais donner une conférence à la Campus Party en temps que...bloggeuse internationale! Haha... D'ailleurs à ce propos, si vous voulez me faire part de remarques (positives et négatives) sur le blog, ce que vous appréciez, ce que vous aimez moins, ce serait cool!

Mis à part ça, aujourd'hu je vais enfin pouvoir goûter la bière colombienne car j'ai fini hier mes antibiotiques. En effet, j'avais choper une sinusite et étais sous antibio... Donc voilà. Je connais peu à peu du monde, que ce soit les amis de Adriana ou le fils et la fille de Myriam. Ah oui, et surtout, dans l'immeuble, il y a un chat siamois super joli que j'ai appelé Julio Iglesias parce qu'il est trop charmant, même s'il a des puces!

C'est tout pour l'instant. Je vais prendre quelques photos et les poster d'ici peu! Voili voilou!

15 mai 2009

Petite fierté au passage - ou plutôt grande...

Je voulais aussi partager avec vous ma grande fierté. Avant de partir du Guatemala, j'ai eu la secrétaire de l'ambassadeur au téléphone qui m'a annoncé que Berne avait trouvé que j'avais fait un excellent travail pour mon rapport final sur les relations entre le Mexique et le Guatemala (que je ne vais pas publier ici parce qu'il fait 30 pages et je doute que qui que ce soit le lise) et avait décidé de le publier sur l'intranet du DFAE. Donc grand honneur pour moi! Voili voilou!

14 mai 2009

Cuba hasta siempre + départ du Guatemala

Comme je vous l’ai déjà raconté, alors que je devais partir pour Cuba le samedi 25, je me retrouve à devoir partir le mercredi 29 à cause d’un changement de programme de la part de la Cubana de Aviación. Ce jour-là, je crois que j’ai compris pourquoi ce changement, bien que les hôtesses de l’air prétendent ne pas savoir pourquoi. Le vol était rempli par environ 60 Salvadoriens qui se rendaient à Cuba dans le cadre de la Misión Milagro. Cette « mission miracle » est le programme d’échange de Cuba avec un certain nombre de pays dont le Salvador, le Venezuela et le Nicaragua pour ne citer qu’eux, qui implique offrir des soins médicaux en échange de pétrole ou d’autres produits dont Cuba manque. Je pense que cela devait les arranger de les faire voyager un mercredi au lieu d’un samedi et voilà comment on couillonne les quelques 20 personnes qui ont payé pour leur billet. Enfin bref, j’étais pas ravie d’avoir perdu 4 précieux jours dans ma Cuba chérie, surtout quand j’y suis que pour 2 semaines.

Peu avant d’atterrir, j’ai la confirmation que je suis en train d’arriver à Cuba. L’un des stewards s’approche de moi et d’un air très sérieux me dit : « s’il vous plait mademoiselle, quand vous serez à La Havane, faites attention au cuisinier. » Moi, je comprends que dalle et je dois le regarder d’un air bobet… Il s’explique : « vous êtes belle à croquer, ils vont essayer de vous cuisiner… » Quand je comprends ce qui est en train de se passer, je me marre. Je suis bel et bien en train d’arriver à Cuba. Ah, l’art du piropo cubain…

Je suis arrivée, Mirelys, une amie est venue me chercher avec une amie à elle qui s’appelle Betty. Et ce qui m’a fait beaucoup rire est le fait que Betty utilise l’ancienne voiture de sa mère, un vieille Lada et sur le pare-brise arrière des amis à elle ont collé un autocollant qui dit : Betty Mobile. Je suis allée directement chez Dayana, chez qui je crèche chaque fois que je vais à Cuba. Puis je commence ma tournée de foyers pour voir tout le monde et apporter les cadeaux à tout le monde. J’ai été choquée de voir à quel point mon parrain qui a des problèmes au niveau de la flore intestinale a maigri. Au vu de son âge (il a fêté ses 77 ans le 8 mai dernier), cela le rend très ridé. Sur un note plus positive, le fils de mon amie Yamilka a terriblement grandi et il est bien loin le temps où Lazarito était tout timide avec moi (il y a 14 mois en arrière). Depuis lors, il a même appris à chanter l’hymne national cubain. Et ce gamin est infatigable. Je sais pas où les fabricants ont caché l’interrupteur mais je crois que Yamilka et son mari, Hector, paieraient cher pour savoir par moment où il se cache ! Le 1er mai j’ai passé à la place de la révolution pour voir l’impressionnant défilé du 1er mai. Et puis surtout, selon les Cubains, s’il y a une forte averse le 1er mai, l’eau de pluie est de l’eau bénite qu’ils conservent dans des bouteilles et qu’ils boivent en cas de douleur d’estomac. Mais surtout, surtout, il parait que se baigner dans l’eau de pluie de cette averse rend plus belle/beau. Or devinez quoi ? L’après-midi, alors que je rentrais à la maison, de gros nuages se forment et il se met à pleuvoir des cordes, je cours chercher Dayana, et on part se doucher sous l’averse. Peu à peu tout le monde est dans la rue en train de danser et de faire la fête. Autant vous dire que depuis je suis vachement belle !!! ;)

D’ailleurs, je crois que j’ai compris pourquoi au cours de mes voyages dans ces contrées dangereuses, il ne m’est jamais rien arrivé. En effet, chaque fois que je suis à Cuba, dans la rue, les hommes complimentent. Et l’une des particularités est qu’un grand nombre d’hommes me disent « tu es tellement jolie, que Dieu te bénisse ! » Alors forcément, avec toutes ces bénédictions, comment voulez-vous qu’il m’arrive quelque chose !

Un jour dans le même registre, il m’arrive quelque chose de très rigolo. J’allais chez mon parrain. Un mec me complimente, moi, comme d’hab, je souris et je continue mon chemin. Mais celui-ci me suit et me dit d’attendre qu’il veut me parler. Il rajoute avec une voix super efféminée, « n’aies pas peur, je suis gay ! Je voulais juste te dire que tu es tellement belle, je voulais te faire un bisou », il me fait donc un baisemain et afin de me laisser partir il me dit : « je t’en supplie, tu es trop jolie, ne te marrie pas avec un étranger ! » Autant vous dire que j’ai éclaté de rire. J’ai pas voulu lui briser son illusion, je lui ai donc pas dit que j’étais suissesse et donc qu’il y avait de grandes probabilités pour que je me case avec un non-cubain… Une fois de plus, je suis repartie de Cuba avec mon ego gonflé à bloc !

J’ai passé le reste de mes dix jours à faire la fête, rendre visite à tout le monde, être invitée à manger partout. La fille de mon meilleur ami là-bas, Yanders, a terriblement grandi. Elle fête ses 2 ans la semaine prochaine et adore danser. Dès qu’elle entend du hip hop ou du reggeaton elle se met à danser. Elle nous a même fait une démonstration où elle s’est enlevé les élastiques qu’elle avait dans ses 3 poils sur le caillou pour bouger ses cheveux !!!

Et puis, alors que c’était la septième fois que je me rendais à Cuba, je n’étais jamais allée à Varadero. Alors j’ai cassé ma crousille et jeudi il y a une semaine j’ai emmené Dayana, sa petite cousine Claudia, Mirelys et Betty à Varadero. Alors que c’est un lieu extrêmement touristique, l’avantage c’est qu’en cette période il n’y a pas énormément de monde. On a donc pu profiter de la plage avec très peu de monde. Et force est d’admettre que la plage de Varadero est…sublime. Je crois que j’ai jamais vu un sable si blanc et si fin. En comparaison la farine c’est pas fin ! Bref on a passé une super journée. Une fois de plus, on a pu assister à la démonstration de la « lucha » cubaine, la lutte pour survivre et se faire un peu d’argent à gauche. Nous étions sur la plage devant un hôtel. Au bout d’un moment, nous avons soif. Nous allons donc à l’hôtel et demandons des boissons. Le serveur nous informe que c’est un hôtel all inclusive et donc qu’il ne peut pas nous vendre de boissons. J’insiste un peu en lui demandant s’il n’y a vraiment aucun moyen de lui acheter des boissons. Le serveur baisse le ton et nous explique qu’à tel endroit il y a une caméra et qu’il peut se faire virer s’ils voient qu’il sert des boissons à des personnes qui n’ont pas le bracelet de l’hôtel. Ce à quoi il ajoute, venez dans 10 minutes derrière tel arbre, soit où la caméra ne peut pas nous voir et qu’il nous dira ce qu’il peut faire pour nous. Nous partons donc et attendons 10 minutes après quoi nous venons nous poster derrière l’arbre. Il vient et nous explique ce qu’il peut nous servir et à quel prix. Il faut admettre que c’est une manœuvre avantageuse pour tout le monde. D’une part, l’argent qu’il récolte en nous vendant les boissons vont directement dans sa poche ; d’autre part, le prix qu’il nous demande est le même que celui des supermarchés, soit moins cher que ce qu’un bar nous vendrait. Il nous offre même des glaçons…quel luxe !

On a passé une super journée, bien bronzé, bien nagé et bien rigolé. La pauvre Betty, qui a la peau plus blanche que blanche a méchamment brûlé. Elle avait un collier avec un pendentif en forme de lune : elle a dorénavant une lune blanche « imprimée » sur sa poitrine !

Vendredi, déjà mon dernier jour, je passe la matinée et dine avec mon parrain pour son anniversaire, passe voir encore Gloria, qui fut ma professeure, et Silvia avant de rentrer à Lawton, « mon » quartier. Je soupe et Dayana, Mirelys, Betty et moi partons avec une bouteille de rhum direction le Malecón. On s’installe dans une sorte de petit restaurant où on commande juste de quoi grignoter et on sort notre bouteille ! Ce serait cool si on pouvait faire ça en Suisse…

Quelques heures plus tard, il est déjà temps pour moi de me rendre à l’aéroport. J’ai paqueté mes bouteilles de rhum (qui coûtent plus cher au Duty Free qu’en ville….expliquez-moi le pourquoi du comment) et ma boîte de cigares acheté au marché noir comme cadeau pour son Excellence ! Le temps a passé tellement vite que j’ai l’impression de ne même pas être allée à Cuba… Dix jours c’est définitivement trop peu.

J’arrive à l’aéroport la tête dans le cul. J’étais persuadée que la taxe d’aéroport était de 20 pesos et j’avais pile poil 22 pesos restants. Seulement, l’impôt est (et a toujours été) de 25 pesos. Pas de possibilité de retirer de l’argent car ma carte de débit n’est pas acceptée, et avec ma carte de crédit je n’ai le droit de retirer que 20% de limite et je l’ai déjà retiré ce 20%. Je me retrouve donc à devoir mendier à d’autres touristes les 3 pesos restants. De gentils brésiliens se sont aimablement cotisés pour me dépanner.

Me voilà donc dans l’avion, et avant que je me rende compte, je suis déjà au Guatemala où il fait bien quelques degrés de moins… Je passe ma journée à tenter de faire rentrer toutes mes affaires dans mes valises…c’est dur mais j’y arrive. Et il faut préciser que cela a été possible car j’ai laissé 4 paires de chaussures à l’ambassadeur pour qu’il les ramène en Suisse…

Je dors quelques heures, puis 4h30, diane debout pour avoir le temps de me doucher et de boucler mes valises avant le grand départ. Je fais une dernière inspection de la résidence et je dois admettre que c’est avec une certaine nostalgie que je quitte la plus grande maison dans laquelle j’ai jamais vécu et qui est associée à ce stage que j’ai énormément aimé.

La suite, vous la connaissez, le retour de malédiction des avions…

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