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Shew In The Place To Be Around The World!
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13 août 2009

Escapade à New York et Washington DC

En juillet, je me suis offert une petite escapade à New York et à Washington. En effet, quand on voit qu’il y a des offres de billets d’avion pour 380$, comment résister ? J’ai donc quitté Bogotá le jeudi matin à l’aube en direction de New York City. Mon ex-boss en Suisse me prêtait son appartement à New York, ce qui fait que je n’ai même pas eu besoin de payer un hôtel ! Le mieux dans tout ça et que l’appartement de mon boss se situe…dans la Plaza Hotel ! En effet, il y a la partie hôtel et la partie résidence privée. L’appart n’est pas meublé parce que mon chef envisage de louer l’appart mais qui se plaint de dormir sur un matelas gonflable quand tu te situes à l’angle de la 5th Avenue et de South Central Park, au cœur de Manhattan ?!?! En arrivant, tard, je me suis baladée dans les alentours, histoire de manger quelque chose, et New York de nuit, en plein été...il fait un climat délicieux !

Le lendemain je suis partie directement direction Macy’s, je suis vite allée faire ma carte de réduction de 10% (vive le Duty Free Shopping !) et je me suis mise à shopper ! Puis en début d’après-midi j’ai retrouvé…OLGA !! Et oui, la même Olga qui m’avait rendu visite à Hambourg, on s’est retrouvée à New York. En effet, tous les étés elle va pour environ un mois comme fille au pair dans une famille du New Jersey. L’occasion était trop belle, on s’est donc retrouvée. Sa sœur et une amie de sa sœur étaient aussi avec elle. Elles ont toutes halluciné quand elles ont vu où elles allaient passer la nuit ! On a posé les affaires à l’appartement, puis on s’est promené sur la 5th Avenue. Nous sommes montées tout en haut du Rockfeller Center où ils ont installé des terrasses panoramiques avec une vue à couper le souffle sur tout Manhattan. Après quoi nous avons passé à Times Square avant d’aller souper à Little Italy. Nous sommes passées à l’hôtel après quoi Olga et moi sommes sorties dans une boîte super sympa près du Plaza. Après un Cosmo (NYC oblige), nous avons découvert l’hospitalité new-yorkaise, soit tout le monde t’invite à se joindre à leur table et à boire des verres avec eux, bref, pas à se plaindre !!

Le lendemain, après peu d’heures de sommeil, nous avons fait halte dans une épicerie pour acheter de quoi bruncher à Central Park ! Je dois admettre qu’il y a peu de choses aussi agréable en un samedi ensoleillé que de bruncher à Central Park ! Puis, Olga, sa sœur et l’amie de sa sœur sont parties faire un peu de tourisme dans Manhattan avant de repartir en direction de New Jersey. Quant à moi, je suis partie en direction du Bronx où, grâce à Facebook, j’avais appris que l’un de mes groupes préférés, Rebel Diaz, allait se produire dans une sorte de festival-barbecue. Je dois avouer que cet après-midi dans le Bronx a été l’un de mes moments préférés de ce voyage. Pour cela, il me faut un peu situer les circonstances.

Aux Etats-Unis, un phénomène important est en marche. Je ne sais pas s’il existe un équivalent en français, en anglais, il s’agit de « gentrification ». Qu’est-ce que cela signifie ? Gentrification c’est, en gros, quand de plus en plus de personnes avec un revenu moyen à élevé viennent s’installer dans des zones traditionnellement à bas revenu. C’est arrivé à Harlem, c’est en train de se passer dans le Bronx et à Brooklyn aussi. Quelles sont les conséquences ? Les entrepreneurs commencent à voir un potentiel économique dans ces quartiers. Ils viennent acheter des terrains et construire des habitations d’un niveau supérieur. Cela fait automatiquement augmenté le prix de la vie dans le quartier, forçant les habitants « originels » à quitter les alentours et chercher un autre endroit où vivre, avec des prix en relation avec leur niveau de revenu. Cela a eu des conséquences dramatiques pour un grand nombre de familles. Et ce processus est en cours partout aux Etats-Unis et cela s’observe ailleurs, comme par exemple ici en Colombie ou encore un peu partout en Amérique Latine.

Dans ce quartier du Bronx où je suis allée, la gentrification est une réalité flagrante. On peut voir côte à côte des grands bâtiments en brique rouge à moitié délabré à côté de jolies petites maisons-cottages avec petit jardinet et gardes de sécurités devant. Or il se trouve qu’à l’angle de l’une de ces rues, se trouvait une sorte de parc sauvage avec un gros caillou/rocher. Cet endroit était une place de jeu improvisée pour les enfants et une sorte de lieu de réunion pour les habitants du quartier. Des entrepreneurs locaux s’étaient mis en tête d’acheter ce terrain pour y construire des jolies habitations. La population locale s’est alors mobilisée. L’affaire est allée devant les tribunaux et la population a obtenu gain de cause. Les entrepreneurs n’ont pu acheter le terrain et les habitants ont transformé ce parc sauvage en un véritable jardin public. Le grand rocher est toujours là, le parc est entouré d’une barrière qui le délimite clairement. Dans cette zone à grande majorité latino, les mères et grand-mères ont fait planter différentes sortes de plantes aromatiques des quatre coins de l’Amérique Latine. Ils ont installé une petite serre, il y a quelques tables et des bancs ainsi qu’une petite bâtisse qui sert à entreposer du matériel. Sur le rocher a été installée une petite scène. Ce jour-là, c’était concerts et barbecue gratuit, avec donation volontaire pour aider à construire de vraies toilettes. C’était en commémoration du premier anniversaire de la victoire du peuple sur les entrepreneurs !

Ce qui m’a beaucoup touché c’est l’harmonie et la bonne ambiance qui régnait dans ce jardin cet après-midi. Littéralement il y avait des familles entières, j’aimerais dire de 7 à 77 ans mais la vérité est qu’il y avait même des beaucoup plus jeunes et peut-être même des plus âgés. Les bébés, les enfants, les jeunes, les parents, les grands-parents, tout le monde était réuni. Plusieurs artistes locaux de hip hop et de soul se sont présentés. Contrairement aux idées reçues, même les grands-mères dansaient au son du hip hop. Bien que je sois arrivée seule, j’ai vite fait la connaissance de plusieurs personnes qui m’ont vite fait sentir comme si j’étais chez moi. Il y avait aussi des représentants des Black Panthers et l’un des membres originaux du RockSteady Crew, j’ai nommé Popmaster Fabel ! C’était vraiment un super après-midi. Entre les différents groupes des gamins prenaient le micro pour pousser la chanson, que ce soit Daddy Yankee ou le générique de Bob l’Eponge ! Je pense que c’était aussi un bel exemple de comment les communautés, en s’unissant et en se mobilisant, peuvent donner l’impulsion pour de bons projets. Et de voir toutes ces personnes, d’origine et d’âges variés, passer tous un bon moment ensemble, ça m’a réellement touché. De voir aussi que dans certains endroits, des personnes ont dépassé les préjugés négatifs liés au Hip Hop m’a rendu fière de faire partie, d’une manière ou d’une autre à cette culture, à ce mouvement qu’est le Hip Hop. Ce qui est intéressant aussi, c’est que ce sont des groupes de rappers qui avaient pris la tête du mouvement pour défendre ce rocher et ce parc sauvage. Et aujourd’hui, des groupes comme Rebel Diaz continuent de faire un travail remarquable pour les communautés défavorisées à travers les Etats-Unis. Je pense que c’est vraiment génial de voir comment malgré la dégradation d’un certain genre de rap de par son hyper-commercialisation, certains restent fidèles à son but originel qui est celui de la dénonciation et assument leur rôle d’être la voix des sans-voix, les porte-paroles des exclus et des oubliés. Enfin, je m’emballe un peu, mais je ne peux pas parler de quelque chose qui me passionne autant sans m’emballer !

Quand je suis partie du jardin communautaire à la fin de l’après-midi, j’avais environ 8 blocs à marcher jusqu’à la station de métro. Je commençais vraiment à avoir la tête dans le cul, n’ayant quasiment pas dormi la nuit précédente. Je me mets donc en marche, sur un axe principal, avec plein de monde et vraiment en rien menaçant. Je vois une camionnette du NYPD parquée sur le bas côté. Quand je passe à leur hauteur les flics m’interpellent. Ils me demandent si tout va bien parce que apparemment, selon eux, je tirais un peu une drôle de tête. Je leur réponds que oui, et je m’apprête à partir. C’est là que commence alors l’interrogatoire. Où vous étiez ? Pourquoi ? Vous êtes pas d’ici ? Comment alors si vous n’êtes pas d’ici vous avez su qu’il y avait un concert dans le Bronx ? Vous êtes sûre que vous étiez à un concert ? Nous n’avons pas entendu parler d’un concert dans les environs… Etant donné que Rebel Diaz vient de gagner son procès contre le NYPD et les brutalités policières, je me suis dit que c’était pas la meilleure des idées de leur donner trop de détails. Je leur ai donc donné une autre adresse et suis restée plutôt évasive. Puis, commence un deuxième genre d’interrogatoire. Vous venez d’où ? Vous parlez le Suisse ? Comment, les Suisses ont pas leur propre langue (pourquoi abruti, les américains ont leur propre langue par hasard ?!?!?!?!?!?) ? Qu’est-ce que vous parlez alors comme langue ? Comment est le climat en Suisse ? Tout ce que j’avais envie de leur dire c’était qu’ils aillent voir ailleurs si j’y étais et de me tirer, mais la réputation du NYPD étant ce qu’elle est, j’ai dû ronger mon frein et rester polie. En plus, dans un quartier comme le Bronx où les populations sont trop souvent victimes de brutalités policières, on ne peut pas dire que j’appréciais d’être vue en train de discuter aussi longtemps avec ces fichus poulets. Mais ce n’est pas fini. Ces gros c**s commencent à me demander si j’ai un copain, jusqu’à quand je suis à New York quand enfin le plus vieux me demande si je ne voudrais pas sortir avec son jeune collègue !!! J’ai cru que j’allais leur balancer 3 claques chacun. J’ai vraiment ressenti, ici à travers d’un exemple, entre guillemets pas grave, comment ces abrutis abusent de leur pouvoir. Enfin, je leur ai dit que j’étais fatiguée et que j’aimerais bien pouvoir rentrer, s’ils avaient bien l’amabilité de ENFIN me laisser partir – après près de 10 minutes d’interrogatoire. Ils m’ont dit que je pouvais partir mais ils se sont quand même senti obligés avant ça de me dire : dépêchez-vous, une jeune étrangère ne devrait pas être dans ce quartier, vous savez pas que c’est dangereux le Bronx ? Cela m’a tellement énervé, surtout après le super après-midi que j’avais passé dans une ambiance géniale, pacifique et conviviale… Je suis donc enfin partie, non sans leur avoir dit avant cela : vous savez, je vis en Colombie et avant ça je vivais au Guatemala, alors croyez-moi, je n’ai aucune raison d’avoir peur du Bronx. Ces deux couillons m’ont vraiment foutu la rage. La première question, je veux bien, ils faisaient leur travail. Mais une fois que je leur ai dit que tout allait bien, que j’étais allée voir des concerts etc., tout cet interrogatoire qui a suivi était purement inutile. En plus, user de leur pouvoir pour finalement m’inviter à sortir…sérieusement ?!?!?!?! J’ai vraiment dû ronger mon frein pour pas les insulter à ce moment-là. Donne un flingue et de l’autorité à une bande d’abrutis et voilà ce qu’on obtient au final : de l’abus de pouvoir.

Bref, je suis rentrée à l’appartement, et j’ai fait une sieste, à 3 heures du matin, je suis partie à la station de bus, vers 4 heures j’avais mon bus en direction de Washington qui partait. En arrivant à Washington, j’ai loué une voiture et suis partie en direction de la Guest House de mon chef, dans les alentours de Washington. Son assistante sur place m’a accueillie et servi un bon p’tit-déjeuner. Puis je suis partie rendre visite rapidement à un ami avant de filer à Columbia, MD, pour assister au Rock The Bells Festival. C’est un super festival de Hip Hop, j’ai vu en concert Buckshot, Slum Village, Slaughterhouse, MOP, Psycho Realm, Common, Talib Kweli et Hi-Tek, The Roots, Techn9ne, Nas, Pharaohe Monch, KRS-1, Pete Rock, Supernatural, Murs, Raekwon…et je sais que j’en oublie ! Mon accès VIP m’a même permis de rencontrer the one and only : KRS-1 !

Après des heures de concert (de 14h à 23h…), je suis rentrée à la maison d’invités de mon chef. Le lendemain matin, diane debout pour rendre la voiture à temps. Puis je suis passée chez Leila pour laisser mes affaires. Leila est une copine que j’ai connue lors de la mission d’observateurs internationaux des élections présidentielles au Salvador. Comme elle était au travail, je suis ensuite partie pour voir les monuments de Washington. J’ai vu la Maison-Blanche (mais de loin parce qu’il faisait tellement chaud et j’étais tellement raide, j’ai eu la flemme), l’Obélisque, un grand nombre de mémorial et j’ai fait une bonne sieste à l’ombre près d’un grand étang. Puis en fin d’après-midi, j’ai retrouvé Leila, on est allées se manger des pizzas divinement bonnes autour desquelles on a refait le monde. Puis on est allée se boire une petite bière avant de rentrer à la maison où on a papoté encore pendant des heures !

Le lendemain matin, Leila est parti au travail, j’ai fait la flemme au lit, et vers midi j’ai pris le bus pour retourner à « la maison » à New York. J’ai laissé mes affaires à l’appart et suis allée faire une dernière ballade et quelques achats de dernière minute. Puis, nostalgiquement, je suis rentrée dormir quelques heures avant de me lever tôt pour reprendre l’avion en direction de Bogotá. J’ai eu la surprise de ma vie : à JFK, au contrôle sécurité, ils n’ont pas vu que j’avais mon couteau suisse sur moi, que j’avais oublié de mettre dans mon bagage en soute ! Et oui, à NY, aux USA où ils sont obsédés par la sécurité dans les aéroports, ils ne m’ont pas laissé passer une bouteille d’eau mais m’ont laissé passer avec mon couteau suisse ! Je transitais par San Salvador où, pareil ils ont rien vu. Malheureusement, lors de mon dernier transit, à Lima, le mec a immédiatement remarqué mon canif et il me l’a confisqué et jeté dans une grand boîte transparente…snif snif…depuis je suis perdue sans mon couteau suisse qui m’a accompagné – et m’a été très utile – au cours des 7 derniers mois…

Mais bon, voilà pour mon escapade américaine qui a été, à mon goût, trop courte ! En plus j’ai moyennement apprécié le choc thermique à mon arrivée à Bogotá. Il fait super froid ici alors que j’ai eu prie chaud à NY et DC. Enfin, c’est la vie ! Et de retour au boulot !

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