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Shew In The Place To Be Around The World!
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14 mai 2009

Derniers jours au Guatemala: Rio Dulce et la capitale

Après avoir déposé mes Canadiens à leur hôtel de El Remate, je « hit the road Jack » ! En route pour Rio Dulce. En quittant le département guatémaltèque du Petén et en entrant dans celui d’Izabal je peux aisément me rendre compte que la saison des pluies a commencé. Durant environ 5 kilomètres, toute la plaine est complètement inondée. C’est assez choquant !

J’arrive enfin à Rio Dulce au bord du lac de Izabal, et au début de la rivière qui donna son nom au bled en question. J’ai réservé une chambre dans un hôtel tenu par deux Lucernois ! Je laisse ma Shew-mobile dans un parking pour la nuit car l’hôtel n’est accessible que par bateau. Là-bas, je lis la presse et je me rends compte que je suis bel et bien de retour au Guatemala au vu des news. Cinq policiers anti-narcos ont été tués par des narcotrafiquants qu’ils étaient sur le point d’appréhender. En prenant la fuite, les narcos ont abandonné un Suburban (Chevrolet) blindé dans lequel les policiers qui arrivèrent plus (trop) tard trouvèrent 350 kilos de cocaïne, deux bazookas, des AK-47, des Galil (qui sont les fusils d’assauts dont l’usage au Guatemala est réservé à l’armée), des grenades et des milliers de munitions. Cela démontre une fois de plus qu’à l’heure actuelle au Guatemala, les délinquants n’ont plus l’armement d’une bande de délinquants mais celui d’une véritable armée. Welcome back to Guatemala !

Mais revenons à mes moutons. J’écoute en riant de l’espagnol parlé avec l’accent schwitzerdütsch. Le lendemain matin, dimanche, je pars pour visiter ce que je veux visiter avant de rentrer sur la capitale. J’ai à peine fait 2 kilomètres que je me rends compte d’un bruit bizarre alors que je roule. Je m’arrête, mon pneu arrière est complètement détruit ! Pas de TCS donc malgré la forte chaleur, Stéphanie se mue en Stéphane et change sa roue toute seule comme une grande… Oui je sais, c’est la classe mondiale… Haha ! J’arrive ensuite à ma première halte, le Castillo San Felipe. Ce petit château avait été construit par les Espagnols à l’entrée du Lac Izabal pour protéger les environs des incursions de pirate qui remontait le Rio Dulce depuis l’Atlantique jusqu’à l’intérieur des terres pour piller les réserves et les richesses entreposées sur les bords du lac.

Puis, je continue ma route vers la Finca El Paraiso où des chutes d’eaux thermales se jettent dans une rivière. C’est très drôle car les chutes sont super chaudes, tellement qu’on peut à peine supporter de rester dessous alors que la rivière est très fraiche. Je ne suis par contre pas restée longtemps car, bien qu’il y ait des étrangers, je ne me sentais pas à l’aise en étant une femme blonde en maillot de bain toute seule ! Je me remis donc en route pour rentrer à la capitale, en passant de nouveau par Rio Dulce. A peine je quitte ce bled, il se met à pleuvoir, une pluie d’enfer, une visibilité de merde, impressionnant. Puis la pluie cesse. Quelques dizaines de kilomètres plus loin, il se remet à pleuvoir des cordes. Je me trouve alors déjà sur l’autoroute (qui n’a cependant qu’une piste dans chaque direction) qui relie la capitale à Puerto Barrios, le port depuis lequel entre et sort toute la marchandise destinée à l’import ou à l’export guatémaltèque. Cela signifie que tout le long de la route, il y a pleins d’énormes camions de transports, le genre qui en cas de pluie t’aspergent méchamment et roulent comme des abrutis. C’est là que j’ai la peur de ma vie à cause d’un abruti en pick-up, de deux poids-lourds et de l’aqua-planning. Je roule à une vitesse raisonnable au vu de la situation de la route. J’ai devant moi un pick-up un peu pourri. Il se trouve que celui-ci décide de s’arrêter au milieu de l’autoroute, sans même se déporter sur le côté, pour laisser descendre l’un de ses passagers. Comme le pick-up est pourri, ses phares qui indiquent qu’il freine ne fonctionnent évidemment pas et c’est uniquement quand je me rends compte que je me rapproche du pick-up alors que je suis à la même vitesse que je comprends qu’il est en train de s’arrêter. Je plante sur les freins et commence à expérimenter l’aqua-planning, peu importe dans quel direction je tourne mon volant, la voiture fait ce qu’elle veut et pas ce que je veux, je voudrais dépasser le pick-up mais en face vient un énorme camion. A peine celui-ci a passé je donne un grand coup de volant vers la gauche pour traverser la piste opposée et tenter de m’arrêter sur les graviers du bord de l’autoroute. Seulement il y a un autre grand camion garé sur le bas côté de la route. Alors que dans ma tête j’ai déjà visualisé au moins 100 scénarios d’accidents et de blessures, je parviens à immobiliser ma chère Shew-mobile à moins d’un mètre du gros camion parqué. J’ai envie de tuer le conducteur du pick-up, de pleurer, de rire… Bref, je tremble de la tête au pied. J’ai eu la peur de ma vie. J’aurais eu la vessie pleine, c’est officiel, je me serais fait pipi dessus ! Je décide de redémarrer au plus vite parce que je sens que si je me laisse le temps de me remettre complètement de mon émotion je ne vais pas oser reprendre le volant. Je redémarre bien que j’aie encore les mains qui tremblotent durant plusieurs kilomètres. Heureusement, peu après, la pluie cesse et j’ai une route bien sèche pour rentrer jusqu’à la capitale !

Le lendemain, lundi, grand déchirement, je rends la Shew-mobile au proprio, j’avais presque envie de pleurer. Au final, j’aurai fait plus de 8'000 kilomètres avec cette brave tuture. Le reste de la journée, je continue mes achats pour Cuba et le soir je vais avec Renata manger…au Pollo Campero. C’est le fast-food guatémaltèque spécialisé en poulet qui a empêché l’installation de KFC dans le pays. C’est absolument dégueulasse, mais c’est typiquement guatémaltèque, je ne pouvais donc pas partir sans avoir testé. Alors que je mange mon poulet frit, je regarde mes doigts, ils sont couverts d’une huile qui est presque brune, qui ne doit pas avoir été changée depuis des mois ! Tout le reste de la soirée j’ai la sensation dans ma gorge d’avoir bu un litre d’huile !

Le lendemain soir, je fais mes adieux déchirants à Renata et Ana autour d’un souper typique maya. Puis retour dans ma grande résidence vide. Oui, juste pour moi car durant mon séjour au Belize, l’ambassadeur est parti en vacances en Suisse, je me retrouve donc avec la résidence pour moi toute seule. Je passe donc mon avant-dernière nuit dans ce qui fut ma maison durant plus de 3 mois et je boucle ma valise pour Cuba.

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