YES, WE CAN CHANGE THE WORLD...

Sur ce blog j'écris beaucoup de petites anecdotes en tout genre, plus ou moins drôle mais pour une fois, j'aimerais utiliser ce petit espace pour un sujet plus sérieux qui me tiens sincèrement à coeur. Je dois admettre que je suis encore tellement émue par l'événement historique que l'on vient de vivre (l'élection de Barack Obama) que bien que je sache que j'aimerais écrire sur ce sujet je ne sais pas quoi dire.

A mes yeux, ce qui s'est passé la nuit dernière ou à l'aube ce matin de mercredi 5 novembre est tout simplement incroyable. Cela faisait déjà un bon bout de temps que pour moi le fameux "rêve américain" n'existait tout bonnement plus. C'était un mythe. Avec le temps, je me disais que les Etats-Unis faisait partie de ces soit-disant "grandes nations" qui n'étaient grandes que par leur passé et qui avaient facheusement tendance à stagner dans le présent (ne parlons donc même pas de futur). Puis est arrivé Barack. C'était déjà un grand pas qu'un Africain-Américain parvienne à gagner l'investiture de son parti et devienne un candidat sérieux à la présidence. Mais bien que du fin fond de mon coeur et de mon être je souhaitais qu'Obama gagne, j'étais presque persuadée qu'il allait perdre. En effet, cela me semblait impossible que dans un pays qui a réussi à élire Bush Jr en 2000 et à le RÉÉLIRE en 2004 on puisse élire quelqu'un comme Obama. Cela me semblait impossible que dans un pays aussi racialisé et raciste que les Etats-Unis ont puisse élire à la présidence un homme de couleur. Oui tout cela me paraissait tout bonnement impossible.

Et pourtant...

Barack Obama a été élu. J'ai encore de la peine à y croire et je suis encore tellement émue que j'en ai les larmes qui montent aux yeux. C'est un peu à mes yeux comme si on vivait un événement à la hauteur de l'abolition de l'esclavage. Je repense à l'attitude de la mère de Booker T. Washington au moment de l'abolition de l'esclavage: "Some man who seemed to be a stranger (a United States officer, I presume) made a little speech and then read a rather long paper -- the Emancipation Declaration I think. After the reading we were told that we were all free, and could go when and where we pleased. My mother, who was standing by my side, leaned over and kissed her children, while tears of joy ran down her cheeks. She explained to us what it all meant, that this was the day for which she had been so long praying, but fearing that she would never live to see." Je pense qu'au moment où il a été officialisé que le 44ème président des Etats-Unis sera Barack Obama, un grand nombre de mères, mais aussi tout simplement d'hommes et de femmes, à travers l'Amérique et au-delà ont dû avoir la même réaction. Tout le monde l'espérait, peu de monde osait y croire et cela est arrivé.

J'aimerais encore ajouter que bien que ce qui s'est passé est déjà énorme en soit, ce n'est rien encore par rapport à tous les défis qui attendent Obama. Le pays dont il hérite est en ruine (tiens, bizarre...dans quel état retrouve-t-on normalement un beau joujou laissé entre les mains d'un sale gamin...?!), les obstacles vont être encore nombreux et, sans vouloir jouer les oiseaux de mauvaises augures, il n'est pas exclure que quelques sombres personnages soient déjà en train d'envisager de lui réserver le même sort qu'à JFK. Mais au moins, durant la nuit du 4 au 5 novembre 2008 il nous a été prouvé que oui, le changement était possible, que oui l'Histoire avançait, que oui les mentalités pouvaient évoluer (même après des siècles d'un terrifiant immobilisme). "Yes we can change the world" disait Nas dans sa chanson de soutien à Obama "Black President". Alors oui, les Américains nous ont prouvé que c'était encore possible. Et en ce qui me concerne, je me dis que peut-être, au fond, il existe encore ce rêve américain. C'est peut-être tout simplement le rêve de Martin Luther King, qui n'en est peut-être bientôt plus un, car ce rêve devient petit à petit réalité.

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Pour un petit plus de légerté vous trouverez un nouvel album avec les photos de la fête pour l'Election Night 2008 organisée conjointement par la faculté de droit de l'université de Hambourg et le consulat général américain à Hambourg. Au programme, conférences, concerts, bières, hot-dogs et CNN en live...

Comments

[Odret]

et tes collocs, ils sont comment? mieux que Naïma au Liban?
Sprichst du Deutsch?

A+