El Salvador -Rutas de las flores

Salut les poilus!

Oui je sais je suis un peu en retard pour la narration de mes zaventures! Promis cette semaine je me rattrappe! Et pour éviter de décourager certains lecteurs, je vais me consacrer à un thème par "post". Donc c'est parti, chronologiquement!

Le week-end du 21 et 22 j'étais censée me rendre au Salvador à la Route des Fleurs avec une Suissesse qui bosse pour l'ONU ici. Seulement au dernier moment, elle apprend qu'elle doit demander l'autorisation pour sortir de la capitale 48 heures à l'avance. On était vendredi midi, je vous fais pas un dessin. En bref, je me retrouve dans cette situation très désargréable: vendredi midi, ma "super amie" allemande qui me tanne le c** pour que je fasse quelque chose avec elle, la Suissesse qui peut pas bouger de la capitale, une partie des français qui va sur la côte pacifique (soit où je suis déjà allée) et l'autre qui va monter sur des volcans. Et puis surtou, le fait que la Route des fleurs au Salvador où je voulais aller n'a des fleurs que d'octobre à février et qu'on est le dernier week-end de février. Bref, je passe mon vendredi après-midi à cogiter sur ce que je vais faire, idem pour la soirée du vendredi et toute la nuit. J'appelle le consul qui me dit "surtout ne va pas seule au Salvador". Puis plus tard je discute avec l'ambassadeur qui n'est pas aussi radical. A ma grande surprise il me dit même d'abord que je pourrais y aller seule, puis il se retracte... En somme, il pense pas que ce soit ce qu'il y a de plus stupide à faire mais il est pas très rassuré non plus et surtout il ne veut pas prendre la responsabilité au cas où il m'arriverait quelque chose. Bref, merci pour le conseil, je suis pas plus avancée!

Samedi matin je me réveille et je me dis: et M***E j'y vais. Je me douche, je fais mon sac, je réserve un hôtel, je fais des provisions de biscuits et de fruits, j'avertis l'ambassadeur et je pars au volant de ma Shew-mobile direction la frontière. Là, grande frayeur! On m'avait raconté que sur la Carretera al Salvador, il y a quelques mois en arrière, il y avait eu plein de gens qui s'étaient fait attaquer, zigouiller et voler leur voitures par....des policiers (chouette! vive le guatemala!) et voilà que je me retrouve face à un barrage de police qui m'arrête sur le bas côté. Autant vous dire que bien que je garde à l'extérieure une apparence très calme, je flippe ma race à l'intérieur (comme on dit en moins bon français...). Un policier avec un gros fusil à pompe en travers de la poitrine me demande les papiers du véhicule et mon permis de conduire. Il gribouille des trucs sur un papier et me demande si je suis nord-américaine. Là tu te dis déjà, il est doué, je viens de lui doner mon permis international où tout est aussi écrit en espagnol, y compris bien entendu ma nationalité mais bon...no comment! Je lui dis, non, suissesse. Il me rend les papiers et me laisse partir, autant vous dire que j'étais très contente de repartir avec mes papiers et ma voiture! Haha...

J'arrive à la frontière, une horde de guatémaltèque se rue sur moi en prétendant vouloir m'aider avec les "trámites" pour passer la frontière. Soit disant que pour passer avec un véhicule au Salvador il faut plein de papiers que ça prend longtemps mais que eux ils peuvent me faire ça en 5 minutes, il suffit juste que je leur donne mes papiers, en échange je leur donne juste un pourboire. Je leur explique gentiment que non merci, que je fais confiance à personne et que pour rien au monde je laisserai un inconnu se barrer avec mes papiers. Je sors donc de la voiture et vais au poste de l'immigration au son des commentaires de merde de cette bande d'abrutis en rute... je précise quand même que j'étais vêtue d'un bermuda d'hommes et d'un maillot de basket alors là, t'as quand même envie de leur dire: CALMEZ VOUS LES GARS!!!! mais bon, tu es au Guatemala, donc tu dis rien. Je passe l'immigration, 1mn36 chrono et je demande où je dois aller ensuite pour les papiers de la voiture et l'officier de l'immigration me dit que ya pas besoin d'autre papiers que je peux directement passer de l'autre côté de la frontière. Là tu te dis: ah au moins l'autre bande d'abrutis m'a pas pris pour une conne en me disant qu'il fallait remplir pleins de papiers pour le véhicule... Je traverse donc un pont et me voici au Salvador.

Et là tu te rends compte que ce qui est quand même vachement cool dans ce pays, c'est que c'est tellement petit que en seulement deux jours tu peux faire beaucoup plus de choses que tu pensais. Il faut préciser que le pays fait la moitié de la Suisse, donc pas très grand. J'emprunte donc la route des fleurs. Première constatation, les routes sont dans un meilleur état qu'au Guatemala, tout est bien indiqué, serais-je de nouveau en Suisse? Haha... Je passe vite fait par Ahuachapan et continue ma route. Je m'arrête dans le premier petit village, Concepción de Ataco. Tout petit, tout mignon, au milieu des volcans et des montagnes couvertes de caféiers, les hommes ne sont pas super lourds comme au Guatemala, plus ouverts, plus chaleureux (pas plus grands par contre...). Le contraste entre les mentalités dans les deux pays voisins et tout simplement frappant. Après avoir profité du fait que ma Shew-mobile soit une 4x4 pour monter sur des routes non goudronnées pour aller voir la vue, je me délecte d'un bon petit repas et je continue ma route en direction du prochain petit village. Souvent je m'arrête sur le bas côté de la route pour prendre des photos et admirer les fleurs de toutes les couleurs.

Deuxième arrêt: Apaneca. Un autre joli village, même s'il ne l'est pas autant que Ataco mais très mignon. Comme il est encore très tôt vu que les distances sont extrêmement réduites je monte jusqu'à la lagune verte, une lagune à environ 1'800m d'altitude, au fond d'un volcan qui n'est plus en activité. Une fois de plus, tu es content d'avoir une 4x4 parce que sinon tu galères un peu pour monter. Partout des fleurs de toutes les couleurs et des panoramas de volcans impressionants.

Puis je continue ma route jusqu'à la Finca Santa Leticia, une grande finca spécialisée dans les caféiers qui a trouvé au milieu des plantes des statues mayas très anciennes. Je fais une petite visite avec l'un des paysans qui travaille dans la finca, et comme il m'a à la bonne, il m'emmène même chez le petit fermier d'à côté qui a deux pyramides mayas jamais excavées dans son lopin de terre. Selon des archéologues qui ont sondé par là, la base des pyramides seraient à 50m de profondeur. Le petit paysan me montre aussi des outils en obsidienne qu'il a trouvé en retournant la terre. De nouveau, la végétation est très verte, très dense, un vrai petit bout de paradis.

J'arrive enfin à mon lieu de villégiature, Juayua, le dernier village de la route des fleurs. Là je suis quelque peu emprunté pour arriver à mon hôtel parce que toutes les rues du village sont bloquées par le marché qu'il y a tous les week-ends. Les rues sont blindées de monde et à la place du village c'est "feria gastronómica" donc foire gastronomique, aussi tous les week-ends, avec que des stands de nourriture. J'apprécie fortement le fait de pouvoir me promener dans la rue sans avoir des mâles en chaleur qui font des commentaires de merde toutes les deux minutes. Décidément, le Salvador n'a rien à voir avec le Guatemala et son climat de méfiance permanent! Mis à part ça, à mon hôtel, petite surprise, alors que j'avais réservé une chambre pour une personne, ils sont pleins. Ils me proposent alors une chambre pour trois en m'expliquant que si j'ai de la chance ben je reste seule dans la grande chambre et que sinon ben je devrai la partager avec deux autres personnes. Je compte alors fortement sur ma bonne étoile...en priant pour qu'il n'y ait pas de mâles guatémaltèques qui se joignent à moi! haha! En plus bien entendu j'ai pris avec moi pour dormir une nuisette donc pas vraiment envie de partager ma chambre. Et puis surtout, la salle de bain, c'est dans le coin de la chambre qu'ils ont érigés deux murs, qui ne vont pas jusqu'au plafond pour pouvoir profiter de...hum...l'illuminement de la chambre -> traduction: même dans le trou de balle d'une vache il fait plus clair que dans cette salle de bain, et il n'y a pas de porte sinon un rideau en plastique qui ferme la "salle de bain", bref, super l'intimité. Heureusement, ma bonne étoile est toujours là et j'ai profité de la grande chambre pour moi toute seule au prix imbattable de 10$ et j'ai même pu parquer ma voiture dans le hall de l'hôtel!

Le soir je vais manger dans un resto mexicain où on s'entend pas parce que dehors ils ont installé une scène et il y a une succession de concerts de musique chrétienne: gospel, rock chrétien, jazz chrétien, pop chrétienne, etc... Quand je sors du resto, je vais jeter un coup d'oeil. C'est là qu'un petit monsieur (encore un...) s'approche, commence à parler avec moi. Il me demande d'où je suis. Quand je lui réponds que je suis Suisse, il me demande si la bonne parole du Seigneur est arrivée dans mon pays et il se lance dans une diatribe prosélyte des plus....ennuyeuse! Je fais signe de bâiller et lui dis que je suis très fatiguée et que je vais aller me coucher! Ouf...j'ai évité le sermon intégral!

Dimanche matin, je pars avec un guide à des cascades, avec petit-déjeuner inclus! On passe par le Rio Milagroso et là je me dis que quand même, j'ai vachement de bol, parce que cette rivière ne coule que tous les 7 ans. Et en ce moment y'a de l'eau! Dès la fin de la saison des pluies, soit en octobre il n'y aura plus une seule goutte d'eau dans le lit de la rivière jusqu'à dans 7 ans! On peut dire que je suis venue au bon moment! Surtout que cette rivière, réputée comme ayant des vertus curatives a une très belle cascade, même si celle-ci est inaccessible. Mais ça reste très beau à voir. Dans cet endroit, la végétation est on ne peut plus luxuriante et il y a plein de petites cascades. On arrive enfin à la partie petit-déjeuner. C'est la que mon petit guide (il doit avoir environ 5-7 ans de plus que moi mais une tête de moins que moi...qu'est-ce que je suis grande quand même....) me demande: tu aimes les petits-déjeuners de légumes? Ce à quoi je réponds: oui... (parce que mes parents m'ont appris à toujours manger ce qu'on m'offrait durant mes voyages). Il sort un avocat, un poivron (chile dulce), un oignon et une tomate! Je lui dis quand même que je mange pas de tomate et je le regarde s'appliquer à couper le poivron et l'oignon en fines tranches pendant que je me prépare psychologiquement à cette expérience culinaire quelque peu éprouvante. Heureusement, grand luxe, deux bouts de pain accompagne ce festin et même du sel! Je prends donc des petits bouts de pain sur lequel je dépose mes rondelles de poivron cru et d'oignons tout aussi cru que je saupoudre délicatement de sel. Miam, ça croustille sous la dent... Autant vous dire que mon estomac a été très bruyant pour le reste de la journée et malgré le fait que j'aie mangé un paquet entier de chewing-gum, j'ai refoulé toute la journée..mais d'une force!!!! J'ai quand même fini par être récompensée par une banane et un jus de poire! Quelle douceur...

Après ce petit déjeuner, baignade dans les cascades. Mon guide me montre combien c'est cool d'escalader la cascade et de plonger de je sais pas combien de mètre de haut. Ce à quoi je lui réponds qu'il est fou et que je suis très bien en bas. Je vais essayer de poster des vidéos de Mario sautant de la cascade (oui encore un Mario, comme mon guide au Bélize...pas très originaux les noms...). Peu à peu plein de monde commence à arriver car c'est un lieu très prisé des familles salvadoriennes pour les sorties dominicales. On repart donc et je me mets en route pour Chalchuapa où il y a la plus grande pyramide maya du Salvador. Je fais une petite visite fort sympathique et je me mets enfin en route pour le Guatemala pour ne pas être sur la route quand la nuit commence à tomber.

Je quitte donc ce mignon petit pays et me mets en route. Une chose est sûre, je vais définitivement retourner au Salvador plus d'une fois et je suis d'autant plus impatiente d'être la semaine prochaine pour y retourner! En attendant je vais me dépêcher de compléter l'album photo du Salvador!