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Shew In The Place To Be Around The World!
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23 janvier 2009

Connaissances + rapport

Bijour!

J'espère que vous allez tous bien. Moi ça va très bien, définitivement Guatemala City c'est vachement plus mieux bien, ou plutôt vachement plus à mon goût que Hambourg!

J'ai rencontré par Nora, la stagiaire de l'ambassade allemande, un jeune couple d'allemand: elle, Ina, fait un stage à la Handelskammer soit la chambre du commerce allemande ici au Guatemala, et lui, Nils, est stagiaire dans un projet social. J'ai aussi connu Marjolaine, la stagiaire de l'ambassade de France ainsi que Pauline qui travaille dans une des offices reliées à l'ambassade français et Adrien, stagiaire à l'alliance française. Pauline est là depuis septembre (et s'est déjà fait rackettée deux fois...) et Nils et Ina sont là depuis août. Ina et Nils connaissent donc déjà pas mal de monde et ils ont une voiture ce qui fait dans quelques heures je pars avec eux et Nora, ON VA A LA PLAGE!!! (à prononcer comme les Robins de Bois) pour ceux qui connaissent...) En effet, ils ont un ami guatémaltèque qui a une grande maison à Puerto San José et on est invité à passer le week-end là bas. Donc je finis le travail à 12h30, j'ai juste le temps de rentrer faire ma valise, manger et à 14h15 ils viennent me chercher. Je me réjouis beaucoup très très surtout qu'ils ont annoncé jusqu'à 29 degrés à Puerto San José. Donc pas mal...

On a aussi prévu de faire des trucs avec les français donc définitivement je devrais plus passer énormément de week-ends ici et c'est tant mieux!

Mis à part ça, hier soir je faisais à manger et Monsieur l'Ambassadeur a demandé s'il pouvait aussi avoir une assiette donc j'ai soûper avec Monsieur l'Ambassadeur qui a beaucoup apprécié mes pâtes à l'Arrabiata et qui a dit que si je voulais je lui disais ce dont j'avais besoin pour cuisiner et qu'il pouvait se charger des commissions et que une ou deux fois par semaine je pouvais cuisiner et qu'on mange ensemble! Plutôt cool, surtout qu'ils racontent plein de trucs intéressants sur ses différentes expériences à travers le monde. Donc moi ça me convient bien! hihi!

Sinon il vient de passer dans mon bureau pour me dire que le rapport que j'ai écrit sur une conférence à laquelle j'avais assisté était très bien et très intéressant et il va l'envoyer à Berne. Soit dit en passant je me disais que ça pourrait être intéressant aussi pour certains d'entre vous de voir ce que je fais ici et d'en apprendre un peu plus sur le Guatemala, donc dorénavant, à moins que ce soit hyper long, je le publierai sur le blog. Donc voilà mon rapport sur la présentation de l'investigation intitulée "Personne ne doit perdre la vie ou la liberté pour le droit à la terre età l'alimentation"

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Guatemala City, le 22 janvier 2009

Rapport sur la présentation de l’investigation « Nadie debe perder la vida o la libertad por el derecho a la tierra y a la alimentación »

21 janvier 2009

Intervenants :

Claudia Virginia Samayoa (UDEFEGUA)

Jorge Santos (CIIDH)

Luis Ramírez (IECCPG)

Blanca Stalling (Defensa Pública Penal)

L’étude intitulée « Nadie debe perder la vida o la libertad por el derecho a la tierra y a la alimentación » a été réalisée au courant de l’année 2008. Menée conjointement par l’UDEFEGUA (Unidad de Protección de Defensoras y Defensores de Derechos Humanos) et l’Instituto de Estudios Comparados en Ciencias Penales de Guatemala (ICCPG), elle porte sur les conséquences sur le mouvement paysan guatémaltèque des manœuvres de l’Etat dans le conflit agraire au niveau national entre 2004 et 2007. Le rapport n’ayant pas été publié, il n’a pas été distribué aux participants. Il s’agissait donc uniquement de la présentation des résultats de ladite investigation.

Dans le cadre de cette étude, il a été réalisé un recensement des actes de violations des droits humains. Par droits humains, il est entendu les droits fondamentaux des paysans, tels que le droit à l’accès et à l’usage de la terre et, en conséquence, à l’alimentation de par la récolte de ses fruits.

Il serait apparemment stipulé dans la loi[1] qu’il ne s’agit pas uniquement d’un droit car le paysan aurait l’obligation de défendre sa terre en cas de violation. Cependant, les autorités font automatiquement l’analogie entre ces groupes paysans qui défendent leurs terres et des bandes de délinquants. Ce phénomène est d’ailleurs largement repris par l’opinion publique ; en effet, dès qu’une manifestation ou une grève a lieu, il y a de fortes chances pour qu’elle soit vilipendée dans les médias et que les paysans soient accusés de vouloir faire couler la fragile économie guatémaltèque.

Le recensement effectué dans le cadre de cette enquête fait état de 493 victimes de 503 violations des droits humains sur la période 2004-2007. Cela signifie que dans certains cas, les mêmes personnes ont subi plusieurs violations. Parmi ces 503 cas, pas moins de 197 ont été répertoriés pour la seule région de l’Alta Verapaz. La plupart des victimes font partie de la tranche de population la plus âgée : 104 victimes se situent dans la tranche des 51-60 ans et 138 ont plus de soixante ans. Cela impliquerait qu’il y aurait une véritable volonté d’éradiquer la mémoire même de ces terres.

Parmi les violations des droits humains recensées, il y eut 35 assassinats, 5 disparitions, 122 victimes de lésions corporelles et 388 criminalización, soit le fait de prétendre que la présence de ces paysans sur ces terres est illégale et qu’ils doivent de ce fait soit les quitter, soit s’affranchir d’une importante somme d’argent. L’une des conséquences indirectes de la criminalisation de ces personnes est la rupture du lien sociale. En effet, quand dans un village il est établi que Monsieur X se trouve être en situation irrégulière, il se retrouve isolé de autres villageois qui craignent que leurs liens avec cette personne les amènent à subir le même sort

Dans le cadre de cette investigation, la réaction face à ce conflit agraire a été observée dans deux municipalités, celle de Olopa, dans le département de Chiquimula, et La Tinta, dans l’Alta Verapaz.

A Olopa, il se trouve qu’il n’y a même pas d’institutions étatiques capables de résoudre le problème par la voie du dialogue[2], ce qui peut pousser les victimes à avoir recours à des pratiques extrêmes, voire à la violence. Sur 10'000 problèmes liés au conflit agraire[3], une seule victime s’est présentée à la police départementale, à Chiquimula, pour tenter d’obtenir réparation.

En revanche, à La Tinta, il y a une station de police et un bureau du procureur. Il règne cependant dans cette municipalité un véritable climat de méfiance envers l’appareil étatique car comme à Olopa, une seule et unique dénonciation a été enregistrée au cours des dernières années.

Evidemment, dans ce contexte, il n’est pas simple d’élaborer une solution. Cependant un bon début serait déjà d’appliquer les termes des accords de paix de 1996. En effet, ceux-ci introduisaient un certain nombre d’éléments importants quant à la politique agraire[4], comme par exemple le fait que devait officiellement disparaître de la loi le caractère subjectif du délit qui consistait en l’occupation d’une terre afin de se l’approprier et d’en tirer profit. Les accords de paix fournissent donc une base légale à partir de laquelle il serait possible d’élaborer des solutions.

D’autre part, il faudrait que l’Etat et ses institutions cessent de stigmatiser et criminaliser les protestations paysannes afin de leur donner une chance de faire entendre leur voie.

Le Guatemala est un pays qui d’un point de vue des répartitions des terres connaît d’impressionnantes disparités. Ainsi, environ 3 pour cent des fincas du pays possèdent plus de 70 pour cent des terres. Parallèlement, un peu plus de 3 pour cent des terres sont partagées par plus de 45 pour cent des fincas. Ces chiffres révèlent une déséquilibre tout simplement ahurissant.

La question du droit à la terre au Guatemala étant un problème ancestral, il en résulte une important conflictualité. Ainsi, personne dans les sphères de pouvoir les plus hautes n’a envie d’ouvrir la boîte de Pandore. D’autant plus que d’importants intérêts financiers sont en jeu et que les élites conservatrices oeuvrent ardemment en faveur de la non résolution de ce conflit.

Quoi qu’il en soit, du fait que les canaux judiciaires ne fonctionnent pas pour régler les nombreux problèmes qui se posent à grand nombre de paysans guatémaltèques, il ne serait pas exagéré de parler de criminalité étatique envers cette population.

En somme, la création de tribunaux agraires est devenue une nécessité car pour les paysans guatémaltèques, la terre est synonyme de vie.

Stéphanie Eller

Stagiaire


[1] Malheureusement aucune précision n’a été donnée quant à la nature de cette loi : loi coutumière ? loi officielle ? article des accords de paix ?

[2] soit un commissariat de police, un bureau d’un représentant de l’Etat, etc.

[3] Malheureusement, il n’a pas été précisé d’où ils tirent ce chiffre.

[4] Acuerdos sobre aspectos socioeconómicos y situación agraria, México D.F., 6 mai 1996

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Commentaires
C
Lien social sans /e/ baby.<br /> Sinon en effet, c'est intéressant! Gros becs!
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