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Shew In The Place To Be Around The World!
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3 février 2009

Playa, mayas & C°

Lapins malins, lapins crétins, je vous salue bien!

Tout d'abord j'espère que vous vous portez tous bien. Moi ça va, j'ai été malade toute la semaine passée et là je me sens un peu faiblichonne mais bon, j'ai fait la grande joie de ma soeur en vomissant ici au Guatemala, donc ça n'a pas de prix (pour tout le reste il y a MasterCard...). En effet, pour ceux qui ne le saurait pas, ma soeur et moi avons parfois 5 ans d'âge mentale, et comme j'ai un estomac quelque peu fragile disons que j'ai tendance à laisser ma trace dans les pays du monde où je vais (avec un record établi en été 2007 où j'ai réussi à marquer mon territoire au Honduras alors que je n'y ai passé que 6heures...bel effort) et donc j'ai droit aux deux charmants surnoms au sein de ma famille: Vomito et la Gerboise. Bref, cela la fait beaucoup rire à chaque fois que je suis malade dans un pays et que je me vide les tripes mais bon comme ce n'est pas le sujet le plus sympathique je ne vais pas épiloguer plus longuement sur le sujet.

Revenons où je m'étais arrêté la dernière fois. Vendredi il y a deux semaines, j'ai assisté à l'inauguration du centre de médiation du procureur des droits de l'homme. D'ailleurs avec l'ambassadeur on a énormément ri parce que le procureur est le sosie conforme (en un peu moins grand et plus basané) de notre cher syndique lausannois, j'ai nommé Daniel Brélaz. Bien entendu, je suis obligée de me rendre compte de cela juste au moment où Brélaz Bis monte sur l'estrade accompagné de ses collaborateurs et où ils entonnent l'hymne national guatémaltèque. En plus, je sais pas pourquoi mais moi, les hymnes nationaux ça me donne envie de rire. Alors j'ai passé mon temps à me mordre les lèvres pour pas éclater de rire. En plus, l'un des collaborateurs de Brélaz, un dénommé M. Yoc avait une tête tellement comique: tout petit avec une moustache tellement drôle, comme m'a fait remarquer l'ambassadeur on aurait dit un personne tout droit sorti d'un vieux film comique: on aurait dit qu'un enfant avait découpé des poils et qui, après avoir étendu une bonne couche de colle sur la lèvre supérieur du monsieur en question, aurait tant bien que mal fait tenir ces poils. En plus ce petit monsieur moustachu, en chantant l'hymne national la main sur le coeur (hymne particulièrement long, soit dit en passant), de son autre main, commence à tâter sa poche, sort son portable, vérifie si quelqu'un ne l'aurait pas appelé, remet son portable dans sa poche, tâte son autre poche, sort un deuxième portable, vérifie de nouveau celui-ci et le remet dans sa poche. Tout ça pendant l'hymne national, alors qu'il est sur une estrade devant un parterre de journalistes et de diplomates... Bref, j'étais morte de rire.

Puis commencèrent les discours. Et là, je dois de nouveau me retenir pour ne pas rire parce que pendant que Brélaz bis prend un air détaché, ses collègues chantent sa louange. Du léchage de bottes mais à un niveau...inégalable! Je m'attendais presque à ce qu'il parle de lui-même à la troisième personne quand il prit la parole...mais quand même pas. Ensuite on inauguré le centre en question. Ma blondeur a dû faire son effet parce que le procureur a insisté pour que je sois juste derrière lui pour la photo où, accompagné de l'ambassadeur, il coupe le ruban rouge devant les bureaux du centre de médiation. Moi j'étais morte de rire parce que tous les journalistes tenaient à savoir qui j'étais, durant la conférence de presse ils m'ont même fait asseoir à la table avec le procureur et l'ambassadeur. Au moment de partir tous ces monsieurs bureaucrates en tout genre ont prétendu avoir les mains pleines avec leur verre vin dans une main et des petits fours dans l'autre pour pouvoir me faire une bise et non pas me serrer la main. Autant dire que quand un des journalistes a insisté pour me faire la bise, il était tellement petit et moi qui avait des talons tellemetn hauts que j'ai presque dû m'accroupir! Qu'est-ce que je me sens grande dans ce pays! Bref, ça m'a beaucoup fait rire d'assister à ce genre d'inauguration. Pour le sérieux de l'institution, je dirai que je suis comme la fosse...je reste sceptique! Apparemment dans ce pays, ils adorent créer des officines et des sous-officines, et des sous-sous-officines. Le principe peut être bon sur le papier mais en définitive, au moment où il y a un problème, cela crée juste une entité de plus à qui renvoyer la balle.

Bref, vendredi après-midi arrive et départ pour la plage, entre Iztapa et Puerto San José, à Likin, au bord du Pacifique. Il faisait méga chaud, j'ai chopé un gros coup de soleil sur le nez et sur le pied droite. Je suis partie avec Nils et Ina, le jeune couple d'allemands, Nora, la stagiaire allemande, Mario et Georges, deux guatémaltèques amis de Nils et Ina et la maison où on allait (dont je posterai des photos quand j'ai le temps) appartient à la grand-mère de Georges. En arrivant sur place, après plus de 2heures de route à cause des embouteillages pour sortir de la capitale, Georges nous dit qu'il a pas les clés de la maison parce qu'il a pas demandé la permission à la grand-mère pour aller dans la maison. Là, on se dit tous: chouette! on est bon pour repartir. Que nenni! Après avoir démonté les persiennes d'une fenêtre, Mario passe par la fenêtre (et oui ça a des avantages d'être petit quand même) et nous ouvre la porte. Quand je demande à Georges pourquoi il a pas demandé à sa grand-mère, il nous explique qu'elle est un peu chiante, qu'elle aurait dit non de toute façon et donc qu'il préfère lui "demander pardon plutôt que permission"... c'est un point de vue qui se défend. La maison super jolie, c'est dans une sorte de condominium protégé par des gardes, les petites maisons sont les unes à côté des autres, il y a une petite piscine devant, et un canal qui mène jusqu'à la mère. Bref on a bien larvé et c'était bien cool!

La semaine suivante je suis allée à une conférence sur le féminicide. Là tu te dis, c'est quand même pas très cool d'être une femme au Guatemala. Je vous poste le rapport juste après. Puis le week-end je suis allée juste avec Nora à Quetzaltenango et Chichicastenango. C'était très joli. Quetzaltenango alias Xela est une ville coloniale avec pleins de petites maisons de toutes les couleurs. Et puis, surtout à Xela, on a fait une rencontre surprenante. Quand on se ballade dans une rue je vois un panneau marqué: "ACUARIO TROPICAL ZURICH", je m'approche et sur la porte je vois le "drapeau" zurichois. On rentre, je vois un vieux monsieur dans le magasin et je lui demande en espagnol si c'est lui le propriétaire du magasin. Il me dit que oui alors je lui demande s'il est suisse. Sur un ton quelque peu bourru il me répond que oui. Je lui dis alors que je suis suisse et on commence à parler avec lui en allemand. Il commence peu à peu à se dérider et nous raconte son histoire. Voici donc l'incroyable histoire de Eugène! Ce zurichois a fait ses études et travaillé à Stuttgart, ville d'où vient Nora, ce qui l'a rendu très content! Il y a une quarantaine d'année, ce technicien-chimiste est parti travailler à Boston. Là-bas, après quelques temps, on lui a proposé un job à Sao Paolo. Ce jeune aventurier en herbe décide alors de faire Boston-Sao Paolo en voiture. Seulement, une fois arrivé à Mexico c'était déjà tellement le bordel qu'il décide de faire le reste du trajet en avion. Le jour du départ, l'avion a un problème technique, ils ne peuvent pas partir, ils placent les passagers dans un hotel. Quelques jours plus tard, ce brave Eugène récupère enfin sa valise...presque vide! Plus d'appareils photos, ses 3'400$ (une fortune à l'époque) envolés, plus rien. Il lui restait en tout et pour tout 5$, pas de quoi se repayer un billet d'avion.

Heureusement pour Eugène, un guatémaltéco-allemand le prend sous son aile et lui dit qu'il peut déjà aller jusqu'à Guatemala City avec lui et après, advienne que pourra. Eugène le suit donc, passe à l'ambassade d'Allemagne qui après deux jours lui a trouvé un job de deux semaines sur la côte Pacifique. Ainsi, il y a 41 ans en arrière Eugène arriva au Guatemala sans se douter qu'il n'allait jamais repartir. De petit boulots en petits boulots, il atterrit dans une usine textile à Xela il y a 40 ans. Au bout de plusieurs mois, en sentant qu'il se fait exploiter, il démissionne, ouvre un restaurant suisse où il fait des émincés à la zurichoise et des rösits. Juste avant ça, comme il en avait marre de vivre d'hotel en hotel et de pension en pension, il décide de se marrier. Il nous dit qu'il y avait une jeune femme au bureau et que...il cherche ses mots, Nora et moi on lui dit "ah et vous étiez amoureux", il se marre et répond: "pas du tout, il me fallait juste une femme histoire de plus vivre dans des hôtels et des pensions!". Il se marria, ça ne dura apparemment pas très longtemps. Quelques temps plus tard il rencontra une indigène. Ils ne se marrièrent jamais mais eurent un enfant qui maintenant vit à San Francisco. Puis après plusieurs années dans son restaurant, le propriétaire de l'immeuble vend, Eugène doit partir, il a toujours aimé les poissons et les oiseaux, alors il ouvre son propre magasin d'aquariums et d'oiseaux à Xela. Apparemment jusqu'à il y a environ 1 an ou 2 ans en arrière le business marchait bien, maintenant c'est un peu la récession.

Au fil de la conversation, ce bon vieux Eugène qui était un peu bourru au début, a la langue qui se délie. Il parle aussi de ses souvenirs à Stutgart où il connut l'un de ses cousines. Et là...ce fut le coup de foudre quand il la vit! Apparemment c'était réciproque, mais comme ils étaient cousins, ils s'étaient dit qu'il valait mieux ne pas... C'est là que Eugène, avec des petites étoiles dans les yeux et avec sa bouche sans dents esquisse un sourir et nous dit que c'est la seule femme qu'il ait jamais aimé! Bref, en définitive nous sommes restées 45 minutes dans son magasin à bavarder. Il était tout déçu de savoir que nous repartions le jour même car il aurait voulu nous inviter à aller manger un truc ou boire un café avec lui. Il nous a donné sa carte de visite et nous sommes partis, non sans avoir reçu la bise de notre nouvel ami!

Nora, elle, balisait complétement genre "l'Europe est un tel paradis, comment peut-on préférer vivre ici qu'en Europe, comment n'a-t-il jamais voulu retourner en Europe...blablablabla..." Bref elle m'a vraiment cassé les couilles (même si j'en ai pas...) En somme ça, plus son attitude par moment et une sortie qu'elle a fait que j'ose même pas publier sur le blog tellement ça m'a choqué (par rapport à la période de l'histoire allemande la plus sombre) = j'ai plus du tout envie de la voir et encore moins de voyager avec elle! Mais bon. Dimanche on a fait le marché de Chichi, et on est rentré tôt à la capitale, en chicken bus (parce qu'il y a pas d'autres bus qui partent de Chichi... j'ai pas osé dire à l'ambassadeur que j'étais rentrée en Chicken bus parce que là je crois que soit il fait une syncope soit il m'égorge...sécurité oblige).

Rentrée à la capitale, juste à temps pour partir avec Christine (la secrétaire de l'ambassade), son mari (américain) et ses deux enfants à une soirée SuperBowl!!! Alors là les enfants, j'étais contente que Adrian ait pris récemment le temps de m'expliquer les règles du football! En plus, il m'avait donné des phrases à sortir pour impressionner tout le monde, ce qui a très bien marché. Au final, j'ai perdu 30 quetzales en pari sur les scores (3€ environ) mais j'étais tellement heureuse que les Steelers et leur quarter back suisse gagnent... Il y avait beaucoup de bière, beaucoup de snacks, et beaucoup d'ambiance chez ces américains (des amis de Christine et son mari) et j'ai passé une super soirée. J'aurais jamais pensé pouvoir me passionner pareillement un jour pour un match de football américain! Mais bon.

Sinon ben dès lundi, malade...vomito, surtout que la honte, c'est arrivé au resto alors que j'étais avec la numéro deux suisse et celle de l'ambassade mexicaine. Je vous rassure, j'ai réussi grâce à mes qualités de sprinteuse à arriver aux toilettes à temps...mardi ça allait mieux...mercredi il y avait une monstre réception à midi avec tous les entrepreneurs suisses au Guatemala, c'était vraiment super sympa, par contre mon estomac a commencé à badtriper juste avant le dessert et j'ai du quitter la table pour finir par passer l'après-midi au pieu. Jeudi, toujours malade, début de la tourista de ouf!

Mais jeudi c'est aussi le jour où je suis allée avec la numéro deux de l'ambassade suisse au Ministère des Affaires Etrangères guatémaltèque pour assister à un exposé de la manière dont le Guatemala et le Bélize tente de résoudre leur conflit territorial qui date de il y a perpét. En gros, il y a 200ans, les Espagnols avaient cédé aux Britanniques le Bélize en échange de la promesse des Brits de construire une autoroute entre Belize City et Guatemala City. 200 ans plus tard, le Bélize est indépendant, le Guatemala aussi, les Britanniques n'ont jamais construit d'autoroute donc les Guatémaltèques réclament plus de 50% du territoire bélizéen. Pour vous donner une idée du ridicule de la situation, s'il vous plaît, prenez une mappe-monde et regarder la taille du Bélize. 22'966km carré, ce qui correspond à la taille de l'état du Massachussets ou encore du pays du Galles. C'est la taille du Bélize. Alors imaginez si on leur enlève 50% de leur territoire. Le Bélize est en plus un pays majoritairement anglophone. Et même si d'un point de vue économique et politique c'est pas la panacée, en comparaison avec l'économie et la politique guatémaltèque, le Bélize c'est le pied! Bref, les deux pays vont organiser un référendum sur leur territoire. La question posée sera: acceptez-vous de renvoyer le cas de ce conflit territorial à la cour pénale internationale de La Haye? Si le oui passe dans les deux pays, le Bélize et le Guatemala devront se conformer à la décision de La Haye. Sur le fond on pourrait se dire que pourquoi pas. Maintenant, considérons que les deux pays sont des pays pauvres, et qu'il va falloir investir 10 millions de dollars pour renvoyer le cas à La Haye...franchement...ça frôle le foutage de gueule. Quand on sait que l'ex-président guatémaltèque s'est barré du pays avec 82 millions de quetzales, soit environ 8.2 millions d'euros, que le budget de l'éducation a été réalloué au ministère des transports pour construire un aéroport ridiculement grand à Guatemala City (et très vide), que 15% de la population guatémaltèque vit dans des conditions d'extrêmes pauvreté, et je pourrais continuer l'énumération pendant encore longtemps, on se dit: vous avez vraiment que ça à faire? Bref, c'est complètement ridicule. Surtout que ce n'est pas un conflit territorial comme disons la Syrie, le Liban et Israël qui mobilise des armées et implique de la violence. Il n'y a pas de problèmes à la frontière, pas de violence, rien. C'est juste en somme un caprice guatémaltèque pour avoir un plus grand accès à la mer des Caraïbes. Enfin bref, ils ont convoqué tous les ambassadeurs, nous ont exposé leur plan, donné un beau document et tout le monde est reparti.

Jeudi après-midi j'ai assisté à une réunion au bureau des droits de l'homme de l'ONU ici, c'était très intéressant. Et sinon vendredi, ma grande joie...ma voiture! De par l'un des chauffeurs de l'ambassade, j'ai rencontré l'un des chauffeurs de l'ambassade britannique qui a plusieurs voitures et qui m'en loue une, assurances comprises, pour 500CHF par mois. Donc dès vendredi j'ai ma petite Suzuki Grand Vitara, 4x4, 2 portes, grise, pas trop grande, toute choue! Je suis super contente de plus avoir à prendre des taxis et d'avoir une bien plus grande liberté de mouvement! Je suis toute folle depuis! Je suis gentiment en train de m'habituer au style de conduite de la ville et je me débrouille pas mal, heureusement pour moi que j'ai plutôt un bon sens de l'orientation!

Sinon comme j'étais pas très bien ce week-end je suis finalement pas partie au Bélize comme je le voulais. Je suis restée à la capitale. J'ai fait la connaissance de Daniel, un colombien suédois et Christelle, la nouvelle venue de l'ambassade française. Samedi je suis allée avec Christelle au Zoo de la capitale qui est très sympa et où on a vu plein d'animaux qu'on verra sûrement jamais dans la nature... et samedi on est allé vers la côte Pacifique avec Christelle et Marjolaine, la stagiaire française.

Dès hier je suis plus ou moins rétablie niveau santé. Je suis allée hier à une conférence de la Banque Mondiale. J'ai été un peu déçue parce que c'était très très consensuel mais bon, je vais quand même écrire un rapport dessus. Vendredi je pars en avion au Bélize jusqu'à lundi...Je suis trop impatiente d'enfin aller au Bélize! Mer chaude et sublime, ambiance relax au possible...et sites mayas!

Voili voilou! Je posterai au plus vite des photos! En attendant je vous fais pleins de poutous!

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